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    Cher Anton, 

    Je rêve d’avoir une roseraie très, très snob afin de clouer le bec à ma voisine. Pourriez-vous me secourir ?

    Jacqueline L., Bois-le-Roi

     

    Bien sûr, je peux vous aider ! Alors, pour commencer, réservez dare-dare un siège dans l’Eurostar, car il est certain que les horticulteurs britanniques auront tout ce qu’il faut pour faire blêmir votre voisine ! Voici déjà quelques variétés et valeurs sûres : "King Arthur", "The Queen of Sweden", "Noble Anthony" (mon préféré, of course!), "Crown Princess Margaretha", "Alissar Princess of Phoenicia", "Queen Elizabeth", "Crown Princess Mary",  "Queen Mother",  "Sir John Betjeman", "Lady of Shalott" ou encore la très snob "Lady Emma Hamilton".

    Il ne vous manquera plus qu’un aboyeur ! Votre chien peut-être ?

    Toutefois, certains pépiniéristes français proposent d’anoblir votre jardin grâce aux espèces ayant quelque particule ou connotation noble comme "Princesse de Monaco", "Jubilé du Prince de Monaco", "Comtesse du Barry", "Palais Royal", "Cyrano de Bergerac", "Baron Girod de l'Ain" ou "Honoré de Balzac", mais le choix reste assez limité. Si vous habitez un pavillon dans une banlieue "rouge" (en conséquence, votre voisine est probablement une inculte en matière de noblesse), vous trouverez chez votre fournisseur français tout pour satisfaire votre name-dropping local. Ainsi, on y aperçoit des rosiers nommés "Julio Iglesias", "Nicolas Hulot", "Line Renaud", "Paul Ricard", "Louis de Funès", "Catherine Deneuve", "Paris d’Yves Saint Laurent" ou "Coluche".

    Forcément, parmi eux, il y en a des snobs et des pas snobs du tout !  

     


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    Manuel de savoir-vivre à l’usage des maîtres et maîtresses de chiens

    ISBN : 978-2-355-97010-8

    Éditions L’Inventaire ; Diffusion Actes Sud ; Distribution UD Flammarion

    Disponible à partir du 25 mai 2011

    4ème de couverture :

    Le plus odieux des chats siamois, le plus flamboyant des perroquets, le plus éphémère des papillons, le plus dédaigneux des paons – aucun ne pourra, en matière de snobisme, rivaliser avec le chien. Car, seul, le chien a désormais, grâce à Antonius Moonen, l’inimitable auteur du Petit Bréviaire du Snobisme (L’Inventaire, 2000, 2011), son guide du savoir-vivre, de l’étiquette et du protocole.

    Quels sont, à travers le monde, les hôtels (de luxe) dans lesquels les chiens peuvent résider ? Des quels parterres et colonnes s’ornent-ils pour que leurs visiteurs puissent soulager dignement un besoin pressant ? Comment occuper élégamment les week-ends de son Médor à la campagne ?

    Bottin mondain, généalogie, vêtements, bijoux et accessoires, décoration des niches, aucun élément de la vie du snob canin n’est omis.

    Et si maîtres et maîtresses veulent que leur animal déguste une nourriture raffinée, l’auteur a prévu et testé des recettes. À vos gamelles, donc, pour préparer des « Délices de l’Épagneul breton à l’Aveyronnaise » et autres « Biscuits Bio-Bio » ! N’oubliez pas, dans les principaux ingrédients, une bonne dose d’ironie (mordante, cela va de soi) !

     

     


  • Quoi qu’il en soit : moi, je ne mettrai plus jamais un pied dans un « Sofitel » ! D’ailleurs, j’ai toujours dit qu’il faut se méfier des « chaînes» ! Soit ! Moi, j'attaquerais la direction de l’établissement: quand même, une femme de chambre d’un hôtel dit « de luxe » devrait préalablement se renseigner auprès du concierge ou de la réception pour savoir si la chambre est vide avant d’y pénétrer avec ses seaux, plumeaux et serpillières ! Diantre ! Pour 3.000 $ la nuitée, on a tout de même droit à la paix et à l’intimité ! 

     


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    "L’opinion admise que le panthéisme nous incite à l’indifférence est injuste. Au contraire, la prise de conscience de sa propre divinité incitera l’homme à la transmettre et à la répandre et c’est seulement à ce moment-là, que les actes nobles de l’héroïsme véritable exalteront notre monde.

    Or la révolution politique, basée sur les principes du matérialisme français, ne trouvera pas forcément des adversaires chez les panthéistes, mais plutôt des sympathisants : des sympathisants qui ont puisé leur conviction dans une source plus profonde, voire une synthèse religieuse. Nous ne stimulons guère le bien-être de la matière, le bonheur matériel des peuples, en se moquant de l’esprit comme le font les matérialistes, mais parce nous savons que la divinité de l’homme s’exprime aussi dans son apparence physique : que la misère détruit et dégrade le corps, l’image de Dieu, et que de ce fait, l’esprit sera également anéanti. La plus importante des paroles révolutionnaires, prononcée par saint Justin : "Le pain est le droit du peuple", se transforme chez nous en : "Le pain est le droit divin du peuple". Nous ne nous battons pas pour les droits humains du peuple, mais pour les droits divins de l’homme. Ici, et dans beaucoup d’autres choses encore, nous nous différencions des hommes de la Révolution. Nous ne voulons pas être des sans-culottes, des bourgeois sobres, des présidents bon marché : nous constituons une démocratie des dieux qui seront tous aussi gracieux, célestes et bienheureux. Vous voulez des vêtements sommaires, des mœurs rangées, des jouissances sans épices ; cependant, nous, nous voulons du nectar et de l’ambroisie, des manteaux de couleur pourpre, des odeurs précieuses, de la volupté et de la magnificence, des nymphes dansantes et riantes, de la musique et des comédies. –

    Ne soyez donc pas en colère, républicains vertueux ! Nous répondons à vos reproches et censures comme ce bouffon de Shakespeare : Trouves-tu que tous les gâteaux et vins délicieux doivent être bannis de cette terre, parce que tu es toi-même si irréprochable ?"  

    Par Heinrich Heine. Extrait de Der Salon. Deuxième Partie (Zur Geschichte der Religion und Philosophie in Deutschland) 1835 

    Traduction par moi-même. 

     


  • Avez-vous également reçu cette invitation pour participer à un concours de la part du magazine Challenges, parrainé apparemment par Le Nouvel Observateur, qui vous incite à révéler « le trader qui est en vous », grâce à un compte de trading « virtuel » de 20 000 euros, afin de gagner une Rolex Cosmograph Daytona© d’une valeur de 27 700 euros ?

    Franchement, ces magazines nous prennent pour une bande de vulgaires cambistes bling-bling ou quoi ?? Ont-ils oublié, à qui nous devons cette crise ? Et c’est nous, pauvres snobs, qu’on reproche d’être politiquement incorrects et de mauvais goût, comme les touristes qui visitent des pays aux économies chancelantes, des pays qui se relèvent d’une révolte, d’une guerre ou d’un désastre écologique, alors que, à l’instar des snobs, eux aussi participent à la reconstruction de l’économie?!

    20.000 euros « virtuels » ? Pouah ! Je préfère encore jouer au Monopoly avec mes neveux et mes nièces et des billets palpables ! Eux, au moins, ne se prennent pas au sérieux! 


  • Récemment, une grande partie de la banlieue moscovite a été rénovée frénétiquement. En seulement deux semaines, les frontispices ont été ravalés, les porches et les barrières ont été repeintes et les corniches délabrées refaites. Nettoyage du printemps ? Non, c’est uniquement parce que le président russe a envisagé de s’y rendre. Dimitri Medvedev, serait-il une réincarnation de la Grande Catherine ? 


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    Connaissez-vous le snobisme de la façade ? Non ? Pourtant, il en existe bien des exemples, peut-être même à proximité de chez vous. Il s’agit d’immeubles aux façades (côté rue) très soignées, avec des moulures et des ornements riches et parfois très fascinants, alors que côté cour, la peinture s’effrite, le ravalement montre des fissures et les bords de fenêtres s’écroulent sous la fiente des pigeons. Selon une légende, ce snobisme date de l’époque de la « grande » Catherine II de Russie. Son amant favori, le prince Grigori Potemkine, aurait fait construire, tout le long du parcours des balades de sa dulcinée, des façades en carton-pâte afin de lui éviter la vue de la misère de son empire. Quelle belle preuve d’amour ! 


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    KOSMOPOLIS - Interkulturelle Zeitschrift aus Berlin 21-22/2011

    Genial

    Ronald Daus, Ursula Daus, Antonius Moonen, Mario Vargas Llosa, Peter B. Schumann, Elisa Rath, Alex Westwood

    Datum :15.06.2011

    Aus dem Inhalt :

    Ronald Daus : "Man ist heute kein Genie mehr"

    Elisa Rath : "Eiffelturm 2011"

    Der Literaturnobelpreisträger 2010 Mario Varga Llosa im Gespräche mit B. Schumann

    Anton Moonen : "Der Snob und das Genie"

    Ursula Daus : "Bollywood goes global"

    Geniale Kunst von Caravaggio zu Picasso

     


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    Rassurez-vous ! La sortie de mon petit bréviaire pour chiens snobs a pris quelque retard. Rien de grave : hier mon éditrice l’a envoyé à son imprimeur normand afin qu'il soit livré mi-mai à tous les libraires snobs en France, en Belgique, en Suisse et au Canada ! Patience donc ! Le plus odieux des chats siamois, le plus ambré des poissons rouges, le plus flamboyant des perroquets, le plus Gucci des pythons, la plus fine des souris blanches, le plus têtu des ânes, le plus éphémère des papillons, le plus dédaigneux des paons : aucun ne pourra se mesurer au snobisme canin. Car seul le chien peut désormais prétendre qu’il possède son propre guide de savoir-vivre et de protocole. 


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    Considérant votre immense enivrement (et surtout celui des médias français) pour le mariage princier britannique, franchement, je me demande : qu’attendez-vous pour restaurer la monarchie en France ? ! Je suis certain que votre président et surtout son épouse ne s’y opposeront pas, bien au contraire ! Un couronnement est une cérémonie très sensationnelle et féerique aussi ! Et des cathédrales prodigieuses, vous en avez tant !

    Au demeurant, aujourd’hui, le 30 avril, c’est la Fête de la Reine aux Pays-Bas. En vous dépêchant, vous pouvez encore attraper le Thalys pour Amsterdam de 10h25 à la Gare du Nord pour y être à 13h43, si, toutefois, la SNCF n’a pas de retard. Pensez alors à emporter une écharpe, une paire de chaussettes ou un T-shirt de couleur orange en l'honneur de la famille royale. Si vous n’en possédez pas, coiffez-vous d’un sac Hermès