• Vous cherchez quelque musique snob pour votre prochain cocktail mondain ? C’est alors avec joie que je vous informe de la sortie du huitième album Rhythms of Concrete de The Snobs. Des voix psychédéliques, des claviers « cosmiques », des sons industriels, des paroles nietzschéennes sur un fond de groove dont la froideur fera tousser vos invités : tout y est d’un snobisme grave ! De surcroît, vous serez nettement plus dans la tendance actuelle qu’en écoutant les derniers remix d’un DJ parrainé par les frères Costes. C’est barbant à la fin !

    Tous les albums de The Snobs sont disponibles en téléchargement gratuit depuis leur site internet : http://huntingbears.free.fr/

     


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    Mon mari s’habille atrocement… Je suis désespérée; je n’ose même plus sortir avec lui !

    Je suppose que vous avez tout essayé ? Une méthode assez snob, afin de leurrer votre entourage, consiste à lui donner quelques pièces ou un billet à chaque fois qu’il vous ouvre la porte, qu’il porte vos bagages ou qu’il vous dépose quelque part. Bien entendu, ce procédé s’applique aussi aux autres membres de votre entourage ou de votre famille vêtus piètrement. Une alternative est suggérée par Guy Bedos (jugeant sa mère trop pimpante) : il suffit de signaler à un agent de police de passage que votre mari est vraisemblablement un terroriste dangereux. Mon conseil : Notez que les durées des gardes à vue sont très variables. Il est donc sage de prévoir un chauffeur et un porteur pour votre retour. 


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    C'est sans doute à cause de tous ces évènements qui ébranlent notre monde ces dernières semaines, que cela s’est passé quasiment inaperçu : Ken Carson a fêté son 50ème anniversaire le 11 mars dernier. Vous vous souvenez de sa première apparition ? Cheveux en plastique, maillot de bain rouge et une serviette jaune à la main? Durant cinq décennies, Ken a changé neuf fois la couleur de sa chevelure et quarante fois de métier. L’ami de Barbie était, entre autres, homme d’affaires, athlète olympique, gigolo, agent secret et pilote. Côté vestimentaire, Ken était parfois très classique, portait des blazers, du tweed et des smokings, mais gardait toujours un œil attentif sur les évolutions de la mode. Pour ses déplacements, il empruntait à sa guise voitures, jets et hélicoptères. Il n’y a aucun doute : Ken avait du snob-appeal. 

    En 2004, l'amitié en Barbie et Ken se brise : selon un communiqué de Mattel, Ken serait parti visiter les champs de riz en Inde afin d’y méditer. Pendant ce temps, Barbie ne chôme pas et entame une amourette avec un surfer professionnel australien nommé Blaine, plus baraqué que Ken, mais aussi plus rustre. 

    En ce moment, Barbie et Ken sont de nouveau réunis. Le nouveau Ken a effectivement l’air reposé (je soupçonne même un petit lifting), il est plus bronzé, plus musclé, plus blond. Ce qui nous inquiète fortement … 


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    Les interdits, nous dit Virginie Despentes dans King Kong Théorie, ont souvent leurs justifications politiques : « Le SM doit rester un sport d’élite, le peuple est incapable d’en savoir la complexité, il se fera mal. » Tel est le destin de maint divertissement : tant qu’ils sont réservés à une élite, le gouvernement et ses complices, tolèrent tous les vices de cette terre. Mais dès que le peuple s’y intéresse, la politique s’y mêle aussi. Tenez, prenez le jeu par exemple. Jadis, les casinos et les champs de courses étaient uniquement fréquentés par des aristocrates. Les lois étaient alors beaucoup moins strictes. Et aujourd’hui ? Ce ne sont ni la duchesse de Marlborough ni le énième Duc de Newcastle faisant la queue sur le trottoir de votre marchand de tabac pour y acheter un billet de loterie. Au demeurant, il en était de même pour toutes ces activités délicieusement futiles (je vous rappelle que le premier tabac arrivé en Europe était destiné à la reine Catherine de Médicis afin de soulager ses maux de tête et que le cigare fut un accessoire important dans la panoplie du parfait dandy): dès que la foule s’est mise à fumer, nos supérieurs inventèrent des lois et des impôts de plus en plus sévères afin de limiter notre consommation. Aujourd’hui on constate que les habitants de zones populaires fument plus que ceux des beaux quartiers ! C’est le monde à l’envers !  Idem dito pour les alcools et les autres substances enivrantes tolérés autrefois par les autorités à la fine fleur de notre humanité, capable d’apprécier à leurs justes valeurs un Krug millésimé, un sachet de cocaïne fabriquée par un laboratoire impeccable dans un faubourg zurichois ou une boulette d’opium expédiée par une valise diplomatique!

    Ainsi, certains snobismes sont devenus très populaires. D’autres furent interdits. Ne paniquez pas : d’autres naîtront. D’ailleurs, une toute nouvelle aristocratie est apparue depuis quelques décennies: les barons de la drogue. Les « junkies de luxe » se sont également fort propagés. C’est un toxicomane très snob car il ne fait que rarement ses courses lui-même. Soit il se fait livrer, soit il en charge son personnel. C’est pratique, surtout dans son état nébuleux d’insouciance complète et d’indifférence divine. Le junky de luxe appartient fréquemment à la jeunesse dorée. Mais l’âge n’est pas un critère. À ne pas confondre avec le clochard de luxe dont le mysticisme est plus économe et ascète : ce dernier est devenu clochard après avoir connu une vie de luxe et parfois même selon son propre gré, en prenant du recul. Il a poussé son understatement à l’extrême, comme le comte Tolstoï par exemple. Peut-être avec un penchant léger pour le SM, mais c’est malgré cela un clochard « romantique ». Entre-temps une nouvelle variante a vu le jour: le clochard de luxe « occasionnel ». Car il y a maintenant des « nouvorich » prêts à dépenser 10.000 $ pour « jouer » au serveur de bistrot, au contrôleur de bus ou au clochard flânant dans le quartier très mal fréquenté de la gare centrale à Moscou. L'agence, qui organise de telles excursions dans la pauvreté, veille à votre confort: vous aurez même quelques cours de vocabulaire, y compris l'affublement qui rendra le personnage plausible, et une douzaine de gardiens qui garderont un œil sur vous. Elle propose aussi des séjours comme clochard dans les rues de Paris ou comme pauvre musicien de rue sur la place Saint-Marc à Venise.

    Au demeurant, (avis aux amateurs de SM et autres snobs extrêmes) : notez que les anciens bureaux et salles de torture du KGB à Moscou se sont transformés en restaurant et discothèque huppée. Les vacances au goulag sont toujours très prisées par ceux qui se sentent lassés par Gstaad. La Sibérie est un endroit parfait pour une retraite spirituelle (plus audacieux et moins barbant qu’un couvent idyllique dans une vallée perdue du Danube) ou une cure d’amaigrissement (plus efficace que ce sanatorium élégant et chic, avec spa et vue sur la Mer Baltique). Quant aux cliniques connues sous l’enseigne Betty Ford, autrefois rendez-vous mondain du jet-set gâté et endommagé, de nos jours, elles sont inondées de stars et de people franchement pas fréquentables du tout, qui espèrent ainsi racheter leur innocence et leur fraîcheur, ou se faire pardonner les goujateries commises. Or la presse « glamour » eskimo n’existe pas et le risque de rencontrer un paparazzi sur la banquise est ainsi quasiment nul. Il faut toutefois y prévoir son propre personnel (coach, psy, infirmière, médecin généraliste, etc.), sans omettre quelques amis chasseurs, qui vous y seront fort utiles. Eventuellement, si vous appréhendez une rechute potentielle, parlez-en préalablement à votre barman attitré, à votre sommelier favori ou à tout fournisseur habituel, car certains alcools et substances supportent moins bien le froid que d’autres. Le champagne sera néanmoins toujours au frais! 

     


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    J’ai failli vous écrire depuis mon lieu de villégiatures perdu au milieu des brumes et odeurs de tourbe et de marécages, tout droit sorti d’un poème de Verhaeren ou d’un autre Décadent, mais le désir y n’était pas. Je ne pouvais tout de même pas me forcer. J’aurais eu l’air de quoi ?! D’un workaholic ? D’un stakhanoviste ? D’un trader ? Voyons ! Moi ? Qui affectionne tant la mollesse aristocratique et le luxe classique de la sieste ?

    Je voulais pourtant exprimer mon contentement quant aux bouleversements dans le monde arabe. Nous sommes très heureux pour nos consoeurs et confrères musulmans. À condition qu’ils laissent les monarchies en place ! Évidemment. Pour l’idiome des futurs nouveaux arrivés: le mot arabe pour snobisme est « tanabboûl ».  Je tacherai de trouver d’autres mots essentiels dans les semaines à venir. N’oubliez pas : historiquement, en snobisme, vous avez quelques siècles d’avance sur les Occidentaux.

    À propos, je voulais également vous demander : vous vous souvenez de mon premier Chinois sur mon blog, il y a quelques semaines ? Eh bien, figurez-vous, désormais j’ai mon propre agent littéraire en Chine. À cette vitesse-là, j’ai intérêt à préparer mes malles !

    Je voulais aussi vous rappeler que mes avertissements concernant le réseau connu sous le nom Facebook étaient fondés : un Chihuahua anglais s’y vante d’avoir 2.710 amis…. Vous voyez bien que j’avais raison ! Il faut toujours écouter mes conseils. J’espère vraiment que vous n’en êtes pas !

    Je suis donc de retour, plus blasé que jamais, mais pas encore à cent pourcent à votre service. Laissez-moi le temps d’acclimater : après mon séjour dans un charmant rendez-vous de chasse d’une dynastie royale toujours en activité, avec un personnel tout aussi provincial et charmant, le retour à l’urbanité est rude. Accordez-moi le temps de faire mes adieux à la paresse, qui a, forcément, toujours beaucoup de mal à me quitter. De surcroît, elle est de nature très lente. Or demain je pars pour une banlieue chic où je passe le reste de la semaine dans une villa ayant appartenu à quelque Poniatowski. Et je pense qu’elle a très envie de venir avec moi….

    Singulièrement,

    anton@snoblissime.com

     


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    C'est la Fashion Week! Et (est-ce un hasard?) également la semaine du Carnaval! Je vous suppose donc bien occupés à courir les trottoirs de Paris ou de Rio, ou à faire sauter les crêpes! Ainsi je m'autorise à vous abandonner quelques jours en m'éclipsant dans une province ultra-profonde! En attendant mon retour: ne soyez pas sages! 


  • Mardi soir, j’étais invité à un événement ultra-snob : le lancement d’un nouveau parfum masculin de Caron en présence du célèbre DJ Stéphane Pompougnac et quelques invités triés sur le volet au Salon des Miroirs. Eurêka ! Je répète, et sans doute je vous bassine, mais pour survivre le snobisme a besoin de renouvellement (et d'humour!) sinon il devient pédant! Or depuis le début de ce millénium, la maison a déjà lancé trois nouveaux parfums pour messieurs : L’Anarchiste, L’Impact et  Yuzu. Bravissimo ! Nonobstant, si vous êtes un snob plutôt conservateur, son parfum Pour un homme reste évidemment une valeur indémodable !

    Le record appartient toutefois à un parfumeur parisien qui lança en 1709, simultanément, trois nouveaux parfums : un « parfum royal », un  « parfum pour le bourgeois » et un « parfum pour les pauvres ». Ce qui nous prouve une fois de plus, que le snobisme est très démocratique ! 

     


  • Je suis littéralement aux anges !!!

    Je viens de voir la nouvelle publicité pour la VW Polo avec Karl Lagerfeld ! Car figurez-vous, c’est exactement la voiture dans laquelle je me laisse conduire le plus souvent ! Je vous rappelle que sa librairie a également adoré mon Petit Bréviaire du Snobisme! Forcément ! Vive le Roi des Snobs ! 


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 900 g de petits pois, 1 ½ de bouillon de volaille, 30 cl de crème fraîche (liquide), champagne, sel, poivre

    Portez le bouillon avec les petits pois à ébullition et laissez cuire pendant une dizaine de minutes à feu vif. Poivrez, salez et mixez le tout. Ajoutez la crème fraîche ; mélangez délicatement. Versez la soupe dans les assiettes (Royal Copenhagen bien sûr). À table, répartissez 2 à 3 cl de champagne dans chaque assiette. Parfait pour un dîner de gala. 

     


  • Ce soir, les snobs intellos regarderont « Belle de Jour ». Sur arte ! Evidemment ! Dans sa préface, Kessel écrit : « Il faut mépriser la fausse pudeur, comme on dédaigne le faux goût ». Ainsi la bourgeoise Séverine, habituée des week-ends à Megève et mariée à un chirurgien riche mais ennuyeux, rêve d’une vie plus palpitante. Elle propose alors ses services à une tenancière. Celle-ci lui trouve un « genre vraiment distingué » et « tant de tenue » et Séverine sera donc immédiatement recrutée afin de satisfaire sa clientèle snob. 

    Les snobs à vintage regarderont aussi. Pour les robes Saint Laurent de notre héroïne…