• Merveilleux texte qui n’a besoin d’aucun commentaire de ma part (c'est du pain bénit) !

    http://www.ethique.net/index.php/fr/conversation/item/etre-ou-ne-paraitre.html

     

    Pour éviter de répondre à des centaines de mails de snobs de la patine (je vous adore, mais j’ai mieux à faire) sur la photo:  une paire de miroirs rococo ; Italie, milieu du XVIIIème siècle ; en bois mouluré, sculpté et doré, la glace trilobée à décor rocaille de feuillages ; vendue chez Christie’s il y a quelques années (Sale 3542). Et non, je ne connais pas le nom de l’acquisiteur. 


  • Les cierges de Jo Malone sont plutôt efficaces. Je les recommande ! La neige n’y était pas ni la famille de sangliers ainsi le technicien France Télécom est arrivé jusqu’à ma datcha, deux heures avant l’heure du rendez-vous ! Encore un miracle et quel exploit ! C’était donc plutôt mal parti pour ma nonchalance prolongée ! Il a constaté que les tuyaux sous le regard, selon son plan, partaient dans la mauvaise direction. L’espoir m’est immédiatement revenu. Ensuite il a téléphoné, bricolé et testé, puis l’homme m’a dit que c’était « bon » et d’attendre pour que cela se met en route. Cela fait maintenant 48 heures que je patiente avec une sérénité quasi végétale mais mon téléphone ne marche toujours pas.

    Or une bougie de Jo Malone (version « de Luxe » évidemment) dure environ 70 heures. 


  •  

    Birgitte Bønding est artiste lyrique à l’Opéra de Bruxelles.

    Etes-vous snob ? Si oui, occasionnellement ou plutôt non-stop ?

    B.B. : Je suis d’origine danoise et comme tout le monde le sait, les Danois sont le peuple le plus heureux et le plus merveilleux de cette planète. Or je réclame mon « droit de naissance» (« birthright » : droit impresciptible !) d’être snob et cela 24h/24 !

    Est-ce qu’on vous a déjà traité de snobe ?

    B.B. : Mon titre de « snobe supérieure » est auto-proclamé et je le porte avec une fierté plutôt modeste.

    Est-ce qu’il y a des snobs que vous évitez ?

    B.B. : Pour une snobe danoise, toutes les expressions ostentatrices de richesse sont à éviter, mais quand je porte mon diadème en strass avec des perles en plastiques: je suis la Reine! Tout comme j'ai adoré mes premières sandales dorées que j’ai eu pour le bal de clôture quand j'avais six ans, avec lesquelles je voulais dormir... En conséquence, la vie comme snobe danoise est une bataille constante entre le puritanisme et la Reine en strass, et c'est peut-être pour ça que je me suis exilée il y a presque 20 ans…

    Quels sont les snobismes que vous chérissez ?

    B.B. : Mes snobismes préférés sont: les bières trappistes (vive la Belgique!), les champagnes (vive la France!), les parfums (Numéro 5 comme pièce de référence/résistance), ma bouillie matinale de flocons d'avoine (havregrød) relevée avec du gingembre, de la cannelle et des morceaux de grenade (vive mes racines jutlandaises!), Brahms, Strauss, Wagner (vive Allemagne!), Mahler (vive l’Autriche), une Jaguar avec des sièges en cuir rouge (vive la GB!) et surtout et toujours Venise, spaghetti alle vongole, Verdi (vive Italie!)

    Qui était pour vous le personnage le plus snob de notre Histoire ? 

    B.B. : La merveilleuse Marie-Antoinette, un exemple à suivre...sauf peut-être vers la fin…

    Combien de vos amis sont snobs ?

    B.B. Aucune idée. Un vrai snob ne devrait pas se préoccuper du degré de snobisme chez les autres.

    C’est quoi pour vous le comble du snobisme ?

    B.B. : Répondre à ce questionnaire, et de surcroit : en français!!

    C’est quoi votre « petit » snobisme à vous ?

    BB. : Me promener dans mon jardin magnifique, le Parc Josaphat (vive Schaerbeek!!)


  •  

    Comme chaque être humain – et moi peut-être davantage à cause de ma thématique: sorte de déformation professionnelle – j’ai besoin d’être valorisé. Par exemple lors de mes conférences à l’Université Erasme de Rotterdam ou chez Cartier International à Paris, lorsque les organisatrices m’avouaient qu’elles n’avaient que rarement vu leurs salles aussi remplies. Ou le moment où mon éditeur allemand m’annonce que mon bréviaire était le livre le plus volé de son stand à la Buchmesse de Francfort. Cela prouve qu’ils en avaient un grand besoin, mais tellement aussi la honte, qu’ils étaient prêts à commettre un délit. Commettre un crime pour me lire ! Forcément, cela vous pose un auteur. Ou encore cette vieille comtesse italienne, concurrente de notre Nadine de Rothschild (mais d’une noblesse beaucoup plus ancienne, ndlr), qui m’a proclamé Ayatollah des Snobs. Daphné Bürki me « kiffe » et m'appelle le "Roi" des Snobs faisant ainsi de l'ombre à Karl Lagerfeld (j'espère qu'il me pardonne!) qui vend mes ouvrages (chez Hermès vous les trouvez aussi, ndlr), Natacha Amal lit des passages de mon bréviaire au Festival d’Avignon, en Allemagne mes essais voisinent des véritables Prix Nobel ! Et j’en passe car le name dropping n’est pas mon snobisme préféré. 

    Or aujourd’hui, ayant besoin de quelque aventure nouvelle, je suis à la recherche de nouveaux défis tout en restant fidèle à ma spécialité. Je suis le seul au monde (well, somebody has to do the dirty job !), alors pourquoi changer, n’est-ce pas ? Alors, si vous pensez que tel ou tel éditeur, rédacteur en chef ou directeur de la communication n’est pas insensible au snobisme (une personne à leur niveau ne devrait pas l'être en tout cas), merci de bien vouloir me les présenter. Outre l’avantage que je sois seul dans mon domaine (ce qui est un gagne-temps énorme car cela évite beaucoup de paparasserie et de recherche comme les études de prix, les demandes de devis, les négociations), le snobisme est planétaire et touche absolument à tout (économie, culture, politique, mode, arts). Le comprendre est un atout pour chaque entreprise, car le snob, en dépit de sa réputation prétententieuse parfois attitrée injustement, est très souvent un précurseur de nouvelles tendances et modes. C'est sans aucun doute un snob qui a découvert le vintage, le design, la Nouvelle Vague, l'expressionisme, le cubisme, le dadaïsme, le champagne, le bio et que sais-je. Connaître ses pensées et ses mouvements peut être utile à maintes fins! N'oubliez pas mes livres car (après avoir écrit des guides pour les snobs aux Pôles, les chiens et enfants snobs) j'ai l'agréable sensation de pouvoir tout faire en matière de déclinaison. Les gens adorent lire des livres dans lesquels ils se reconnaissent. Car tout le monde est snob.


  •  

    Nulle part ailleurs sur le continent : ni à la boutique la plus huppée et la plus stylisée de Berlin, d’Amsterdam, d’Anvers ou de Stockholm ni au Conran Shop de la rue du Bac, ils sont en vente, ces savons en provenance de Texel. Evidemment, vous ne savez pas où situer cet endroit mystérieux. Je vais abréger votre souffrance insoutenable: c’est une île dans la Mer du Nord, faisant partie de l’archipel appelé Les Iles Frisonnes, qui longe la côte néerlandaise, allemande et danoise. La plus snob (à la manière bling bling) est - forcément - une Allemande et s’appelle Sylt. Avis aux snobs à casino : Sylt est la seule avec une maison de jeux. Autrefois, ces îles étaient très appréciées par les têtes couronnées du cru qui y passaient annuellement plusieurs semaines pour une cure d’iode et d’air pure.  C’est également là où, jusqu’à l’âge de vouloir renoncer aux vacances familiales, j’ai passé toutes mes vacances d’été et – très blasé afin de ne pas être pris pour un touriste vulgaire - j’y retourne encore régulièrement.

    Beaucoup de snobs se sentent attirés par les îles, ce qui est tout à fait compréhensible car elles sont le symbole de l’isolation, de la distance, de la différence. Ce n’est pas un hasard que le mot « snob » soit né en Grande-Bretagne. D’ailleurs, jadis en Angleterre les savonneries  payaient quelquefois une duchesse pour laisser publier sa photo avec un mot aimable sur leur produit. Il a même eu une marquise qui vantait l’élasticité de son sommier.  Quant aux Frisons, une race ancienne, ils sont plutôt taciturnes et orgueilleux en matière de marketing. Convaincre le savonnier n’était vraiment pas une mince affaire. Croyez-moi: il a fallu utiliser mes connections les plus notables au Royaume des Pays-Bas avant qu'il se décide à expédier sa marchandise. Au demeurant : les snobs à golf et snobs à huîtres seront comblés car l’île possède un green et l’on peut y déguster des huîtres (sauvages !) avec quelque jet-set batave si l’envie vous prend brusquement. Cependant, on y  séjourne surtout pour échapper aux frivolités du quotidien, pour y dicter ses mémoires, se baigner avec un phoque, piller quelque épave sur la plage ou grignoter une croquette aux crevettes. Pour des plaisirs simples, mais souvent les plus snobs.

    L’île est idéale pour passer des vacances incognito. C’est l’opposé de Saint-Tropez. Toutefois, des moutons, l’ile de Texel (pour votre gouverne, si vous voulez vraiment faire votre mondain : les indigènes prononcent « Tessel ») n’en manque point. A part quelques villages pittoresques de pêcheurs et campings hideux (mais bien cachés par la municipalité), l’île est constituée de dunes, de digues, de champs de jonquilles, de landes, de marécages, de réserves naturelles et de polders où le Texel (race ovine que le monde entier tente de copier : il en existe même une variante française, et comme dit le proverbe anglais : « l’imitation est la plus sincère des flatteries ») pâture tranquillement. Outre son lainage (je possède un plaid fabuleusement vintage dont vous serriez immédiatement indisposé de jalousie), c’est du lait de sa brebis – nourrie à la végétation immaculée de l’île, fouettée par les tempêtes nordiques et arrosée par des cieux dignes d’un maître contemporain de Vermeer - que les insulaires fabriquent ce savon veloutant et onctueux, et comme ce pamphlet vous a suffisamment démontré : possédant un snob-appeal indéniable. 

    Savon au lait de brebis des Îles Frisonnes en vente exclusive sur le continent chez YOK*. Ca vous pose un produit. Rendant Cléopâtre et ses chèvres – pour toujours – totalement dépassées et désuètes.   

     

    *= Récemment une interview « snob » avec la directrice artistique de YOK, Valérie Pineau-Valencienne a été publiée sur mon blog. 


  •  

    Quand est-ce qu’un commerçant, designer ou autre métier de ce bas monde aura – enfin – l’idée géniale de faire imprimer JE SUIS SNOB sur des tasses, des T-Shirts, des écharpes, des bonnets ? Sans omettre les kippas et les tchadors ! Le snobisme est universel et de ce fait un grand stimulateur d’intégration sociale ! Mais que font donc Fleur Pellerin et le remplaçant d’Arnaud de Montebourg ?? 


  •  

    Je me sens de moins en moins snob. En suis-je triste ou confus ? Aucunement !  J’exalte les privilèges de mon blasement et de mon laisser-aller ! Ma réputation ? Voyons ! Je m’en moque éperdument. Je sens que la sainteté snob est proche.

    De surcroit, aujourd’hui, la société Orange, après six mois d’attente et grâce à l’intervention personnelle d’un de ses dirigeants, m’a promis le branchement ! Un miracle en soi car c'est une semaine plus tôt que prévu! Certes, c’est la fin de mon délicieux ermitage. Je n’aurai plus d’excuse. Je vais être obligé de travailler ! Mais avec un peu de chance et de bonté divine, il tombera un peu de neige, et les techniciens resteront bloqués sur une route dans la forêt où l’on découvrira leurs squelettes (le reste a été dévoré par une famille de sangliers affamés) dans quelques années.

    Je vais de ce pas allumer un cierge de Jo Malone.  


  •  

    Interview snob de Valérie Pineau-Valencienne, directrice artistique de la boutique YOK (LE concept-store préféré de la rédaction au 19, boulevard Jean-Jaurès, 92100 Boulogne), auteure et blogueuse. 

     

    Etes-vous snob ?

    V.P.V. : Je suis la plus terrible des snobs : celle qui snobe la méchanceté… 

     

    Est-ce qu’on vous a déjà qualifié de snob ? Comment avez-vous réagi ? 

    V.P.V. : On ne m’a jamais qualifiée de snob ; c‘est un scandale !

     

    Quel est le snobisme que vous supportez le moins ? Quel genre de snobs vous évitez ?  

    V.P.V. : Les bio-snobs : ma gourmandise les fuit. 

     

    Quel snobisme vous pratiquez régulièrement ? 

    V.P.V. : Je pratique régulièrement le snobisme de ne rien vouloir faire comme les autres.

     

    Qui est selon vous le personnage le plus snob de notre Histoire (mort ou vivant) ?

    V.P.V. : Karl Lagerfeld. 

     

    A combien estimez-vous le pourcentage de vos amis qui sont snobs ?

    V.P.V. : Ils le sont tous !

     

    C’est quoi pour vous le « comble » du snobisme ? 

    V.P.V. : Mépriser l’apparence. 

     

    Quel est votre « petit » snobisme à vous ?

    V.P.V. : Idolâtrer Elvis, comme feue Deborah Mitford*.

     

    * également connue comme Duchesse de Devonshire, femme de lettres britannique : d’ailleurs, son nom d’auteur en français (l’éditeur Payot étant snob) est Deborah Devonshire. 


  •  

    C'est sa place préférée : dans mon boudoir sur ma malle Louis Vuitton !


  •  

    Youpi ! J'ai les mêmes poignées de porte que Hubert de Givenchy !!