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    Que certains Allemands ont de l'humour nous prouve cette critique de mon guide snob pour les Teutons Die Welt der Snobs (Le Monde des Snobs) trouvé sur Amazon.de, dont voici la traduction:

    "On commence ce livre avec une gravité curieuse. Mais après quelques pages, on est envahi par la sensation que tout cela n’est pas sérieux…. Cependant: on n’en est jamais certain ! La quantité de sagesses blasées, méchantes, cyniques et absurdes d’un snob et de son monde engendre deux réactions opposées chez le lecteur : soit une incompréhension totale, soit un rire sceptique et éclatant. Quant à moi: je me suis délicieusement amusé !


  • Il n’est pas honteux d’être pauvre, mais c’est bien gênant quand même. Malheur à nous, pauvres snobs dont le train de vie est si frivole et vulnérable. Comment survit-il, soudainement raide comme un passe-lacet, pauvre comme Job? Certes, le snob, voire tout être humain, peut faire appel à des astuces « psychologiques » afin de combattre la crise et la paupérisation, avec élégance et distinction. L’essentiel est qu’il ne perde pas sa dignité, son maintien, sa contenance : même lorsqu’il est contraint de s’installer chez les barbares, il respecte strictement les règles de l’étiquette en vigueur. Mais il peut aussi, par exemple, pour confirmer sa supériorité ou sa position d’homme ou femme du monde, s’en moquer pleinement. Certes, ces facettes antithétiques du snobisme valent ce qu’elles valent, cependant elles ont le grand avantage d’être des actes gracieux, voire gratuits, et démocratiques : l’étiquette ne s’adresse-t-elle pas aussi bien au roi d’Espagne qu’à ses aides ménagères ? Quant à la nonchalance, a-t-on vraiment besoin de noter, qu’elle n’est pas une affaire de  classes non plus ?

    Prenez l'exemple de Diogène, un des premiers snobs de l’impécuniosité qui était vêtu d'un manteau démodé, qui allait pieds nus, qui dormait dans une jarre et ne possédait rien d'autre que les aumônes de ses auditeurs et contributions de ses mécènes. Il a réussi à faire plus parler de lui, de ses haillons et de son tonneau pendant 24 siècles que d’autres avec leurs manteaux en zibeline et leurs palais et châteaux…. 


  • Ce bonbon porte le nom du baron Henri Hop qui vécut au 18ème siècle. Ce pauvre baron hollandais était très porté sur la caféine donc parfois un peu distrait. Ainsi il oublia un soir sa tasse avec un fond de café crème sucré sur son poêle. Le lendemain, ce reste s’était transformé en caramel. Peu de temps après, son médecin généraliste lui interdit la consommation de café définitivement. Du coup, le baron astucieux demande son voisin, pâtissier de profession, de lui fabriquer ce caramel au café en grande quantité. Cette confiserie devint vite célèbre : il paraît même que les tsars s’en faisaient livrer à Saint-Petersbourg.

    Ingrédients (pour une cinquantaine de caramels): 625 g de sucre cristallisé, 25 cl de crème fraîche épaisse, 125 de glucose, 3 à 4  c à c d’extrait de café ou de café soluble.

    Mettez dans une casserole à fond épais tous les éléments et mélangez bien. Portez au feu pour faire un caramel. Ne cessez jamais de tourner avec une cuillère en bois. Au grand cassé, retirez la casserole. Versez le caramel à l’intérieur d’un cadre en bois posé sur une plaque en marbre légèrement huilé. Attendez 30 minutes. Découpez en carrés d’un à deux cm. Attention : le caramel ne doit pas être complètement dur. Posez les bonbons sur du papier sulfurisé ; enveloppez de papier d’argent par-dessus du papier sulfurisé et rangez-les dans une boîte hermétique. Aux Pays-Bas, on les appelle des « Hopjes ». 


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    Quel est le comble du snobisme? 

    Ne pas sortir de chez soi et sonner sur son piano toutes les heures et toutes les demies pour faire croire aux voisins qu’on a une pendule.

    Alphonse Allais


  • Cette nouvelle manie qui consiste à baptiser ses enfants avec des noms imaginés est vraiment dégradante. Tous ces pauvres enfants, victimes de la sottise païenne de leurs parents, alors que le calendrier du Vatican est tellement plus snob ! Regardez ce que j’ai trouvé dans « L’abrégé des vies des pères, des martyres et des autres principaux saints » , Tome IV, écrit par Alban Butler (un prêtre anglais du XVIII siècle chargé e.a. de l’éducation du comte de Shrewsbury et du duc de Norfolk) et traduit, en 1802, par un chanoine de Saint Honoré de Paris. Je me suis amusé à faire une liste de tous les saints ayant des origines aristocratiques. Notez qu’il s’agit ici uniquement du Tome IV, c’est-à-dire les saints et saintes qui se fêtent en octobre, novembre et décembre. Grosso modo, seulement 1 saint sur 3 est roturier, les autres sont tous issus de familles aisées et nobles. Bizarre? Plutôt snobisme oblige, je dirais !

    Saint Remi  avait des « parents illustres par leur noblesse et leurs richesses » ;
    Saint-François d’Assise  avait des parents « d’une famille distinguée » ;
    Saint-Placide était  issu « d’une des plus illustres familles de Rome » ;
    Saint Bruno était issu « d’une famille noble et ancienne de Cologne » ;
    Sainte Brigitte était « la fille d’un prince royal de Suède et d’une princesse goth » ;
    Saint François de Borgia : « son père était Duc d’Espagne, et sa mère fille du roi d’Aragon» ;
    Saint Andronic était originaire  « d’une des principales familles d’Ephèse » ;
    Saint Edouard le Confesseur était également « Roi d’Angleterre » ;
    Sainte Thérèse (Carmélites Déchaussées)  avait des « parents distingués par leur naissance » ;
    Saint Gal  sortait « d’une famille noble » ;
    Sainte Hedwige ou Sainte Avoye était également « Duchesse de Pologne » ;
    Saint Pierre d’Alcantara : « sa mère sortait d’une famille noble et son père était magistrat» ;
    Saint Artème était « un officier, ce qu’on appelait duc ou général d’Egypte » ;
    Sainte Ursule était  «une  princesse bretonne » ;
    Saint Frumence était « en quelque sorte le premier-ministre du roi en Abyssinie » ;
    Saint Marcel le Centurion, centurion mais malheureusement nous ne connaissons pas son grade ;
    Saint Quentin « descendait d’une famille sénatorienne » ;
    Saint Malachie était «d’une famille illustre ; d’une naissance distinguée » ;
    Saint Hubert  sortait « d’une famille noble d’Aquitaine » ;
    Saint Charles  Borromée était « d’une haute naissance » ;
    Sainte Bathilde était aussi « l’épouse du roi Clovis II » ;
    Sainte Bertille était « issue d’une illustre famille du Soissonnais » ;
    Saint Leonard était également « seigneur français à la cour de Clovis I » ;
    Saint Nil était « d’une naissance illustre » ;
    Saint Stanislas Kostka était « fils du sénateur de Pologne et petit-fils du palatin de Mazovie » ;
    Sainte Gertrude  était « issue d’une famille illustre » ;
    Sainte Melchtilde était »issue d’une famille illustre » ;
    Saint Euchner était  « sorti d’une famille illustre » ;
    Saint Grégoire était « issu d’une des plus riches et des plus illustres familles d’Auvergne » ;
    Saint Alphée était « issu d’une famille distinguée » ;
    Sainte Elisabeth d’Hongrie était « fille du roi d’Hongrie et petite fille du duc de Carinthie » ;
    Saint Félix de Valois était "de naissance distinguée et possédait des biens considérables » ;
    Saint Edmond était « roi d’Angleterre » ;
    Sainte Cécile était « issue d’une famille noble » ;
    Saint Amphiloque  « sortait d’une famille noble de Cappadoce » ;
    Sainte Catherine était « née de sang royal » ;
    Saint Basle   « sortait d’une famille riche et noble du Limousin » ;
    Saint Maxime «  foula aux pieds les avantages de la naissance » ;
    Saint Etienne le Jeune avait « des parents riches » ;
    Saint Eloi avait « des parents riches » ;
    Sainte Bibiane dont « son père était chevalier romain » ;
    Saint François Xavier était « né d’une vieille famille noble » ;
    Saint Ambroise était « le fils d’un préfet du prétoire » ;
    Sainte Léocadie était « de haute condition » ;
    Sainte Eulalie était « issue d’une des meilleures familles d’Espagne » ;
    Sainte Lucie « sortait d’une famille noble et riche de la ville de Syracuse » ;
    Saint Eusèbe  était « issu d’une famille noble de Sardaigne » ;
    Saint Adon sortait « d’une des familles les plus riches et nobles du Gâtinais » ;
    Sainte Olympiade était issue « d ‘une famille illustre et opulente » ;
    Sainte Thrasille était la « fille du sénateur Gordien » ;
    Sainte Emilienne était également « fille du sénateur Gordien » ;
    Noël : naissance de Jésus dont les parents Sainte Marie et Saint Joseph sont « tous deux issus du sang du saint roi David »
    Saint Thomas de Cantorbéry dont le père était « gentilhomme à Londres » et sa mère probablement fille d’un émir sarrasin.
     

    Pour en savoir davantage, lisez ou relisez mes chroniques « Le snobisme divin 1 » du 3 juin 2010 et « Le snobisme divin 2 » du 7 juin 2010.


  • Ingrédients : 300 g de champignons, 4 échalotes, 20 g de beurre, 1 pincée de noix de muscade râpée, sel, poivre.

    Pour info : Cette préparation s’appelle ainsi parce que son inventeur travaillait aux services d’un monsieur le marquis d’Uxelles, originaire d’une ancienne famille noble de Bourgogne. Le « d’ », négligé par le temps et l’orthographe, a complètement disparu. Parfois, on oublie même le "s" à la fin. C’est, en effet, très fâcheux. Aux snobs puristes nous proposons : Champignons à la marquis d’Uxelles.

    Épluchez et hachez les échalotes ; nettoyez les champignons, hachez-les menu. Faites chauffer le beurre dans une poêle et jetez-y les échalotes et faites-les dorer pendant 1 à 2 minutes. Ajoutez les champignons, le sel, le poivre et la muscade. Faites cuire à feu très doux jusqu’à évaporation complète de l’eau. 


  • Est-ce que vous connaissez le SNOB PUBLISHING GROUP ? Non ? Pourtant cette société a des bureaux à Beyrouth et à Dubaï et diffuse une grande quantité de magazines dans le monde arabe, qui sont consultés par tous les sultans et cheiks, émirs et émiras du cru :

    Pour commencer le magazine Snob :  un mensuel féminin, cependant avec des renseignements pour toute la famille, vendu à 100.000 exemplaires. Ensuite il y a Snob Decor : un catalogue publié trois fois par an et surtout destiné aux architectes arabes et libanais spécialisés dans le luxe, suivi de Snob Decor Special qui est diffusé deux fois par an et qui s’intéresse plutôt aux designers en vogue et disponibles sur le marché arabe.  Snob Fashion est publié bi-annuellement et gère effectivement toute la mode vestimentaire, la Haute Couture, les joyaux, les parures et tous les créateurs arabes et internationaux ; Snob Beauty est un trimestriel : on y trouve toutes les nouvelles tendances dans le maquillage, la coiffure et la chirurgie esthétique. Puis il y a même Snob Wedding, une fois par an, consacré au mariage donc, avec cinq différentes sections : la mode, la beauté, le marié, la décoration, le tourisme & la lune de miel.

    Personnellement, je trouve qu’ils sont vraiment à envier, les lecteurs snobs du Moyen-Orient! 


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    À croire les statistiques, aux USA, on vend déjà plus de livres virtuels que de livres en papier. Est-ce que cela est dramatique pour le snobisme de la belle bibliothèque ? Ou pour celui du coffee table book ? Je ne crois pas : la bibliothèque est un outil, indispensable pour propager le savoir et les passions de son propriétaire, surtout dans le milieu des snobs intellectuels. Ne vous inquiétez pas ! Ne croyez pas que le bon vieux snobisme culturel des classes supérieures aurait fait son temps. Certes, l’élite goûte davantage à tous les genres, elle est ouverte d’esprit, même les genres qui plaisent généralement aux souches populaires. Mais notre bon ouvrier moyen préférera toujours une lecture légère ou réaliste et le cadre moyen un livre avec une thématique ou écriture plus intellectuelle.

    La bibliothèque virtuelle existe déjà, et c’est une très bonne chose ! Toutefois, et nous le regrettons : une table basse virtuelle reste encore introuvable. Nonobstant, après ce constat, nous espérons bien qu’un jeune designer en vogue s’y met ! Starck ? Putman ? Pitié! J’ai dit des jeunes ! Finlandais peut-être, ça a toujours beaucoup d’allure, je trouve. Lithuanien, j’aime bien aussi, ça fait très mystérieux, même un peu extraterrestre. Berlinois, ça fait un peu has been maintenant, mais bon, warum nicht, il paraît que tout est plus beau de l’autre côté du Rhin. Londres ? Barcelone ? Reykjavik ? Ibiza ? Arrêtez ! La barbe… !

    Louis XVI, Knoll, dans le style Charleston, le style Floride, Ligne Roset ? Ne m’embêtez pas avec cela ! De toute façon, cela importe peu, puisqu’elle sera cachée par l'étalage de votre culture générale. C’est à ça qu’il faut réfléchir avant tout ! Filez dare-dare à la librairie Hermès, chez Karl rue de Lille, chez Galignani, chez Gallimard, chez Colette (oups, j’avais presque oublié) afin de savoir ce qu’il se lit, d’acheter des livres qui sortent du lot, de rencontrer des auteurs innovateurs, puisque, à priori, comme signalé plus haut, la classe ouvrière est plutôt traditionnelle dans son choix littéraire. Au cas où vous l’auriez oublié….. 


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    J’ai prêté mes services linguistiques pendant deux  jours à la rédaction d’une de ces émissions « grand public » qui consiste à retracer les vices de notre société. Je vous rassure: d'habitude, je ne veux pas être associé à ce genre de journalisme. Toutefois là, la thématique était le meurtre d’un châtelain flamand! Désolé, mon snobisme n’a pas résisté.... Un peu trop hâtif d’ailleurs, mon zèle.... La victime était totalement dépourvue de particule, il était juste originaire d'une famille bourgeoise riche, en conséquence aucune trace de sang bleu...  

    Quelle terrible déception…