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    En janvier 2000, le quotidien suisse « Metropol » annonçait que la tendance du nouveau millénium serait de « snober ou lieu de bouder ». En effet, en seulement une décennie, cette nouvelle ère nous a richement procuré de quoi snober. André Rieu est toujours-là par exemple. Et les banquiers à qui nous devons cette crise stupide aussi ! Il y a les trivialités à la télévision, les canailleries de nos célébrités, les indélicatesses de nos dirigeants politiques, les concombres espagnols, le parquet importé de Chine et j’en passe. Moi, il y a des jours, je ne sais plus comment transporter mon mépris tellement j’en distribue. Le snobisme suprême serait évidemment de tout réussir ou de tout posséder afin de pouvoir tout dédaigner. Puisque cela n’est pas toujours concevable, Jacques Bénigne Bossuet nous propose cette alternative fort alléchante : « On ne peut se rendre maître des choses en les possédant toutes ; il faut s’en rendre le maître en les méprisant toutes ». Vous n’êtes pas une ou un snob mystique ? Je comprends : ce n’est pas si évident que ça ! Comment mépriser la sublime paire de high heels (de Larare, bien entendu) ou la montre raffinée Hermès qui vous implorent depuis une semaine de l’autre côté de la vitrine ? C’est insensé !

    Forcément, si vous passez vos vacances dans un hameau perdu en Ardèche, ces tentations seront moins fortes. Pour votre gouverne : moi, je passe mes vacances sur un petit archipel où jadis toutes les Cours royales de l’Europe du Nord allaient respirer l’air riche en iode, sur le balcon d’une villa appropriée ou en faisant un petit tour en vélo dans les dunes en compagnie de deux gardiens de corps attitrés ou quelques représentants de la gendarmerie locale. Fâcheusement, aujourd’hui, les îles Frisonnes sont visitées par des milliers de vulgaires touristes hollandais et germaniques. Très peu de Français, ce qui est un atout. On ne fait pas des centaines de kilomètres pour rencontrer la famille entière de sa concierge au restaurant ou sur (selon le Guide Bleue d’Hachette) « une des plus belles plages de l’Europe ». Personnellement, j’y vois un autre grand avantage : j’ai de la famille qui y habite depuis le XIVème siècle, ainsi je ne suis nullement comparable à un vacancier banal. Prudence est mère de sûreté.

    Je vous souhaite de très belles vacances,

    Singulièrement vôtre,

    Anton@Snoblissime.com


  • La réponse au quiz d’hier était : Toblerone. Voici la recette (très facile) d’une mousse faite avec cet ingrédient précieux.

    Ingrédients (pour 4 personnes): 200 g de Toblerone au lait, 50 g de chocolat noir, 20 cl de crème liquide, 3 blancs d'oeuf, 1 pincée de sel

    Versez la crème dans un bol en verre ou en métal et mettez-le au frigo pendant 2 heures.  Cassez les chocolats en morceaux et mettez-les également dans un récipient en verre et posez-le sur une casserole d'eau frémissante. Lorsque la moitié du chocolat est fondue, retirez le bol de la casserole et remuez jusqu'à ce que le mélange soit bien lisse.
Battez les blancs en neige avec une pincée de sel.
Battez la crème.
Incorporez les blancs en neige au chocolat fondu. Lorsque le mélange est bien homogène, incorporez alors la crème Chantilly.
Mettez dans des coupes et laissez reposer au frais au moins 6 heures.


  • Quelle est la barre la plus snob du monde? Voilà une question intéressante que les inventeurs d’énigmes, blagues et rébus embauchés par Carambar ne vous n'ont jamais posé. Et pour cause, car ce titre ne leur appartient pas. Alors quel est le nom de cette barre que les plus prestigieux et connus des avocats italiens spécialisés dans le divorce offrent à leurs clientes en détresse (parce qu’elle procure plus de bonheur que le Prozac) et que les marchands d’art et d’armes renommés pour leurs ripailles légendaires proposent à leurs invitées avant de remonter dans leurs limousines? Comment s’appelle cette friandise que Vogue australien considère de « bloody delicious » et d’un format « respectable » ? Quelle est cette barre dont il existe aussi une version de sept kilos, uniquement en vente en Suisse, et que les vrais « junkies »  aiment consommer avec un magnum Moët et Chandon ? Cette barre qui, à Londres (ville autoproclamée « capitale gourmet du monde »), remplace de plus en plus le coûteux Valhrona « pur caribe » en fin de dîner? Qui est-elle, cette barre qui peut se vanter d’être la plus volée chez Harrod’s ? 


  • "Mieux vaut tête bien faite que bien pleine." Montaigne signifie par là qu'une jeune fille réussit mieux dans la vie en sortant de chez le coiffeur qu'en sortant de Normale.

    Claude Robert dans L'Humour vert 


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    "Pourquoi les filles à marier préfèrent-elles en général le titre à la valeur de l'homme?

    Parce que le titre peut se partager. Un duc fait une duchesse; un homme d'esprit ne peut partager avec une sotte."

    Antoine de Rivarol dans Rivaroliana 


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    Le snobisme de la famille est très répandu aux Etats-Unis. Tout Américain espère un beau jour retrouver un marquis français ou une comtesse irlandaise parmi ses ancêtres ou avoir les moyens financiers de les acheter par l’intermédiaire d’un généalogiste certifié. Tous les présidents américains adorent fréquenter des têtes couronnées qui elles, d’un air relativement blasé, se fichent des scrutins et sondages. Comme s’ils cherchaient à obtenir leurs faveurs ou  les mêmes privilèges. Franklin Roosevelt et son épouse Anna Eleanor aimaient particulièrement côtoyer, sans doute à cause de leurs ascendants hollandais, la princesse Juliana, la future reine des Pays-Bas. Il est à noter que le nom de famille de jeune fille de cette First Lady était identique à celui de son époux : Eleanor et Franklin Roosevelt avaient un ancêtre commun, le Hollandais Claes Martenzen van Roosevelt qui débarqua à la Nouvelle-Amsterdam (future New York) vers 1640. Ses deux petits-fils, Johannes et Jacobus ont fondé les deux branches de la famille, celle de l’Oyster Bay (Long Island) et celle d’Hyde Park. Eleanor et son oncle (et autre président des USA) Theodore Roosevelt descendaient de la branche aînée, tandis que Franklin Roosevelt était issu de la branche cadette, celle de Jacobus.

    Certains exagèrent leur snobisme généalogique. Idem dito ceux qui se marient avec des cousines ou des cousins afin que la fortune familiale ne se disperse pas trop. « L’argent est au pouvoir. Lignage et éducation ne veulent plus rien dire. » constate la comtesse Cardigan dans My recollections publiées en 1908. Or, pour être accepté par cette vieille élite dont la comtesse faisait partie, il fallait être riche, très riche. Mais les nouveaux riches s’achetaient des titres en les étalant sans aucune pudeur. Ils étaient même admis à Buckingham Palace. Puis, soudainement, les mariages entre aristocratie et Haute Finance deviennent une banalité. À la fin du 19ème siècle, un quart des banquiers éminents anglais avait un aristocrate comme beau-père !

    Les mariages avec des Américaines richissimes couvraient alors les pages mondaines des quotidiens. La duchesse de Marlborough, née Vanderbilt, paya intégralement la note pour l’hôtel particulier du duc. Sa dot s’éleva à deux millions de livres. Lady Londonderry, autre aristocrate de l’ancien régime, observa pareillement avec horreur, que la high society avait disparue. « Elle ne représente plus que la richesse et la publicité. Elle ne représente plus ce qu’elle était jadis. Il est important de s’en rendre compte… L’Angleterre s’est américanisée. »

    Oscar Wilde va même jusqu’à prétendre que les deux pays n’ont plus rien désormais qui les distingue : « sauf, bien entendu, le langage ». Forcément, vous vous en doutez, l’accent texan n’est pas snob pour un kopeck. 


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    "Mon estime pour moi-même a toujours augmenté dans la mesure du tort que je faisais à ma réputation."

    Duc de Saint-Simon, Mémoires


  • La nouvelle tendance très snob en matière d’ameublement en Angleterre et dans le nord de l’Europe consiste à mélanger plusieurs styles et plusieurs périodes. Par exemple, on mélange des chaises victoriennes à une table Regency ou un modèle « vintage » de Knoll. On l’appelle parfois « tradition with a twist » mais ce style d’intérieur n’est pas uniquement un snobisme de la patine un peu frivole et deranged, mais également un dérivé du snobisme généalogique voire conservateur, car il démontre que, depuis des générations, votre famille a su garder les meilleurs meubles de chaque époque. N’oubliez pas : la pingrerie peut être un snobisme chez les gens fortunés ! Forcément, ce recyclage plait beaucoup aux éco-snobs. En temps de crise, il est une véritable bénédiction ! Allez ! En route ! Tous chez Emmaüs ! 


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    « Mon fils à sept ans et demi. Il trouve dégradant qu’il doit lever son bras lorsqu’il souhaite répondre à la maîtresse ou aller aux toilettes.  Il aimerait en savoir plus sur cet usage.

    Madame Adélaïde G. (Basse-Normandie) » 

    Votre fils mérite une augmentation de son argent de poche pour son intérêt. Lever le bras ou l'avant-bras avec l'index tendu vers le haut en repliant les autres doigts de la main, est un geste courant pour demander la parole. C’est aussi un des rares gestes qui peuvent se faire discrètement. Crier tel un babouin, siffler tel un ouvrier sur un chantier, taper dans ses mains ou de ses pieds telle une danseuse espagnole, perturberait trop ses camarades. Effectivement, on pourrait lever une jambe, branler délicatement un mouchoir ou une feuille rouge ou encore s’allonger aux pieds de l’institutrice. Mais cela n’est pas toujours pratique. Au demeurant, cette gesticulation du bras et de son index est coutume et identique dans quasiment toutes les cultures du monde. Voilà la réponse que donnera certainement Madame de Rothschild ou tout autre spécialiste en bonnes manières à votre enfant.

    Cependant, très récemment, des chercheurs britanniques ont découvert que les enfants qui ne sont pas obligés de lever leur bras (puisqu’ils notent individuellement toutes les réponses aux questions posées sur un petit tableau personnel) obtiennent de meilleurs résultats scolaires. Cela est logique: ainsi les enfants timides qui n’osent pas lever leur bras participeront plus activement, puis la maîtresse se focalisera moins sur élèves les plus doués, qui lèvent leurs bras plus aisément. Enfin, l’étude dévoila que les enfants qui n’ont pas besoin de lever leur bras apprennent deux fois plus vite. Toutefois, pour une visite urgente aux toilettes, le bras levé reste le geste le plus adéquat. Mais votre fils a entièrement raison : l’affaire est loin d’être distinguée et discrète. 


  • Cher Anton, 
    Ravie de faire connaitre cette œuvre d'utilité publique!
     
    Natacha Amal






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