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    “Buy for me from the King's own kennels, the finest elk hounds of the Royal strain, male and female. Bring them back without delay. For," he murmured, scarcely above his breath as he turned to his books, "I have done with men.” 


    ― Virginia Woolf, Orlando


  • Une idée suggérée par le super trendy salon de coiffure Oscar Blandi de la Madison Avenue à New York :

    Pour faire briller vos cheveux, pour faire ressortir leurs tons dorés et lumineux et leur donner  du volume : l'après-champoing ! 

    Imbibez vos cheveux humides avec du champagne fraîchement ouvert (!) , massez quelques minutes délicatement du bout des doigts et rincez soigneusement. Si vous souhaitez une brillance, un éclat et un volume supplémentaires : aspergez le champagne directement sur les racines avant votre brushing habituel. 


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    Enfin ! Une marque cosmétique qui utilise les effets généreuses et bénéfiques du champagne ! Aÿsse (inspiré par Aÿ) est une marque lancée par la baronne Pascale Baudin de Saint-Quentin (notons que son aïeule Joséphine de Beauharnais le consommait déjà en bains et Napoléon le fit inscrire dans la pharmacopée). Que dire de plus ? Notre boisson pétillante préférée est aujourd’hui reconnue pour stimuler le renouvellement cellulaire, le collagène et le remodelage de la peau ! N’ai-je pas toujours proclamé que sa consommation mérite d’être remboursée par la sécurité sociale ?

    Seul bémol : Aÿsse s’adresse uniquement à une clientèle féminine… Nous prions qu’une gamme masculine voit le jour rapidement… 


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    Questionnaire snob Marie-Christine de Ribet, créatrice en joaillerie.

     

    Etes-vous snob ? Si oui plutôt une snob « positive » (24h/24) ou plutôt occasionnellement ?

    M.-C.d.R. : Je pratique le snobisme en dilettante. Cela dépend des domaines, ou des occasions qui peuvent susciter chez moi des réactions parfois snobissimes. J'ai abandonné le snobisme de jeunesse assez stupide qui vous rend très fier de ce que l'on croit être, pour des snobismes de maturité, plus subtils et résultant de ce que je suis devenue. Car je suis convaincue que le snobisme n'est pas absolu, mais protéiforme.

    Est-ce qu’on vous a déjà qualifié de snob ? Comment avez-vous réagi?

    M.-C.d.R. : C'est plutôt moi-même qui me qualifie de telle, en découvrant régulièrement quelques petits snobismes auxquels je m'adonne sans toujours le réaliser! Dans ces cas-là, je me souris avec indulgence, car enfin, trahit sua quemque voluptas : le snobisme n'est ni un défaut, ni une qualité; c'est une essence…

    Quel est le snobisme que vous supportez le moins ? Quel genre de snobs vous évitez ?

    M.-C.d.R. : Le snobisme méprisant : on peut déguster son ambroisie en posant un regard, peut-être déconcerté, mais indulgent sur ceux qui préfèrent la Corona. Je fuis ceux qui en font preuve, et que l'on reconnait tout de suite à leur manque désolant de sens de l'humour.

    Quels snobismes vous pratiquez régulièrement ?

    M.-C.d.R. : Culturel et littéraire. On éprouve dans cette sphère des plaisirs rares, décuplés du fait qu'ils ne sont partagés qu'en tout petit comité (et quelquefois uniquement avec soi-même). Et culinaires. Dix ans de vie délicieuse à Milan m'ont rendue intransigeante devant les imitations souvent très approximatives de la cuisine italienne. 

    Qui est selon vous le personnage le plus snob de notre Histoire (mort ou vivant) ?

    M.-C.d.R. : Carissimo, votre modestie vous honore. Mais l'amitié m'oblige à vous révéler que c'est vous!

    Combien estimez-vous le pourcentage de vos amis qui sont snobs ?

    M.-C.d.R. : La quasi totalité, je pense, de façon légère et variée. Ils possèdent tous une petite facette snob, très différente pour chacun, et leur ensemble représente une mosaïque du snobisme aussi chatoyante que complète.

    C’est quoi pour vous le « comble » du snobisme?

    M.-C.d.R. : Affirmer que l'on en est totalement dénué.

    Quel est votre « petit » snobisme à vous ?

    M.-C.d.R. : L'aversion pour tous les sports, excepté la lecture.

     


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    Je ne suis – dans mon activité d’avocat du snobisme – forcément pas à un snobisme près. Malheureusement, parfois il faut faire un choix. Par exemple, on ne peut être à la fois un snob « vegan » et un snob à foie gras, ou un adepte du snobisme de la purée* et un snob républicain savourant de la charcuterie le vendredi saint. On ne peut conduire une  4X4 polluante dans le Marais ou tout autre endroit bucolique  et être « bio » au même temps.  Ainsi certains snobismes ne sont pas compatibles. Toutefois, d’autres cohabitent fort bien. On peut adhérer au snobisme de la patine et au snobisme du design à la fois. On peut être un snob du terroir et être « bling ». On peut pratiquer le snobisme intellectuel et avoir une belle collection de carrés Hermès.

    Comment savoir si deux snobismes s’accommodent ? Faites simplement preuve de jugeote et de discernement. D’ailleurs, beaucoup de snobismes relèvent de la raison. Par exemple : préférer la soie naturelle ou le cachemire à des matières synthétiques ou à de la laine banale parce que votre peau est très sensible ; acheter du Petrossian car les autres marques vous donnent des nausées; avoir une Rolls parce qu’elle est spacieuse et confortable ; apprécier les meubles vintage car ils sont de meilleure qualité ; employer une bonne parce que vous n’êtes pas doué pour le ménage ou parce que vous n’avez pas le temps ; ne pas avoir de télévision ou ne regarder qu’Arte parce que vous êtes allergique à la sottise ; ne boire que du Krug Collection 1989 et snober les autres qui déclenchent des crampes violentes dans vos mollets.

    Je pourrais citer encore des dizaines de ces sagesses pratiques, de ces snobismes du bon sens, preuves irréfutables d’un raisonnement sain.  

    Voilà mon plaidoyer pour aujourd’hui (grand merci à Olivia van Hoegarden et René Descartes).

    A qui dois-je envoyer nos honoraires ?

     

    * = snobisme chrétien devenu rare : il s’agit de manger de la purée (voire dîner comme les pauvres) au moins une fois par semaine. 



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    Les portes et fenêtres du château de Fontainebleau sont renforcées, mais en passant par le jardin anglais, des individus ont réussi dimanche à fracturer une fenêtre de la cour de la Fontaine pour pénétrer à l’intérieur d’un lieu aménagé sur ordre de l’impératrice Eugénie en 1863, pour y mettre ses collections extrême-orientales, connu sous le musée chinois. Les voleurs ont dérobé une quinzaine d’objets, notamment la couronne en or du Roi de Siam ! 

     


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    Enquête snob : Beate Berger, journaliste (VOGUE Deutsch, Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, e.a.) et auteure (Tante Karos Gefühl für Stil chez Bloomsbury Berlin 2013, e.a.)

    Etes-vous une snobe ?

    B.B. : Le mot snob a une connotation négative en notre langue allemande : il est exclusivement synonyme de hautain et dédaigneux. Rarement - pour ne pas dire jamais - il est employé de manière « positive ». Ainsi il m’est difficile de faire mon outing snob… Toutefois, entre nous, et dans un « esprit » dandy et plutôt français, je dois avouer que je suis une snobe…

    Est-ce qu’on vous a déjà qualifié de snob ? Comment avez-vous réagi ?

    B.B. : J’ai grandi dans une province sud-allemande. Pendant mon adolescence j’ai toujours été très malheureuse lorsqu’il fallait choisir ma garde-robe dans les magasins du cru. A un certain moment j’ai commencé à fabriquer et à tricoter mes propres vêtements. Cela n’était pas très commun et se remarquait. Mais les réactions – surtout à l’école et dans mon cercle d’amis – étaient plutôt positives et encourageantes.

    Quel est le snobisme que vous supportez le moins ? Quel genre de snobs vous évitez ?

    B.B. : Je suis plutôt très tolérante et du même avis des Colonais : « Jeder Jeck ist anders » (« Chaque Jeck est différent » : Un « Jeck » est un habitant de la ville déguisé en fou pendant le carnaval).

    Quel snobisme vous pratiquez régulièrement ?

    B.B. : Je raffole de la qualité, dans absolument tous les domaines.

    Qui est selon vous le personnage le plus snob de notre Histoire ?

    B.B. : C’est peut-être un peu snob de ma part, mais j’ai horreur des superlatifs.

    A combien estimez-vous le pourcentage de vos amis qui sont snobs ?

    B.B. : Question difficile… Mais il est certain qu’il y a des moments que je me souhaite plus de complices et d’alliés…

    C’est quoi pour vous le « comble » du snobisme ?

    B.B. : Se contenter de ce dont on a vraiment besoin.

    Quel est votre « petit » snobisme à vous ?

    B.B. : Des belles chaussures de danse me font perdre la tête ! 

     

    PS: La photo est de René Staebler