• Porno snob

     

    Extrait de Snob Appeal - Lo Snobismo dei Sensi

    « Toutes les femmes fidèles sont des enquiquineuses. Elles vous enquiquinent parce qu’elles n’ont pas eu l’occasion d’être infidèles, ou bien parce qu’elles l’ont laissée passer. » écrit l’auteur américaine Dawn Powell dans sa nouvelle The Locusts Have No King (Les sauterelles n’ont pas de roi) en 1948.

    Il faut toutefois observer que l’infidélité fut longtemps réservée à l’aristocratie et que seulement les dames bien nées n’avaient pas besoin d’excuses pour leurs escapades amoureuses. Prenons l’exemple de Madame Bovary qui était, à sa sortie, considéré par la bourgeoisie comme un roman pornographique. En effet, ce qui se passe entre Emma Bovary et Léon pendant les quatre heures où ils se trouvent en calèche pour Rouen semble évident. Le plaisir d’amour, « cette fièvre de bonheur », ce « quelque chose de merveilleux, où tout serait passion, extase, délire… » finit par « toutes les platitudes du mariage ». Car Emma, grande snob, s’ennuie, du début jusqu’à la dernière page du roman. Appelé Histoire des adultères d’une femme de province par l’avocat impérial dans son réquisitoire, celui-ci accuse: « La médiocrité domestique la poussait à des fantaisies luxueuses, les tendresses matrimoniales en des désirs adultères ». Dans sa plaidoirie, Me Sénard, l’avocat de Gustave Flaubert, répond : « Quand on nous les montre heureuses, charmantes, enveloppées de mousseline, présentant une main gracieuse à des comtes, à des marquis, à des ducs, que souvent elles répondent elles-mêmes au nom de marquises ou de duchesses : voilà ce que vous appelez respecter la morale publique. »