• Interview snob avec moi-même

     

    Interview snob avec moi-même

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Etes-vous snob ? Si oui, plutôt un snob « positif » (24h/24) ou plutôt un snob « relatif » (à certaines occasions, si oui lesquelles) ?

    Mon snobisme est toujours en veille.  Il me protège contre le mauvais goût, la production en masse, le « politiquement correct », la vulgarité, la qualité médiocre, la morosité, les imitations hideuses. C’est ma manière de montrer mon indignation à la société qui subit sottement. Mon snobisme est plutôt « intello » que matérialiste bien que je ne condamne aucunement ce dernier, disons que je tente de le maîtriser, de négliger (parfois même de maltraiter) l’objet dit de luxe afin qu’il ne prenne le dessus.  C’est mon coté punk. La discrétion et la sobriété, voire un blasement et un orgueil naturels, sont des snobismes réservés aux meilleurs. Toutefois, je trouve le snobisme m’as-tu-vu très amusant à observer.

    Est-ce qu’on vous a déjà qualifié de snob ? Comment avez-vous réagi ?

    Oui, très souvent. J’ai peur que mon mutisme soit souvent interprété comme du dédain.  Puis les gens se disent : tiens, ce type écrit des livres sur le snobisme, donc il doit être snob. Alors que vous pouvez écrire autant de biographies d’Elisabeth II que vous voulez sans être un monarque vous-même; autant de livres sur la vie des Papous sans appartenir à leur tribu ; autant de romans policiers sans avoir pratiqué le métier de serial killer ou de détective vous-même.  Soit ! Comment voulez-vous que je réagisse ?! Je remercie pour le compliment !

    Quel est le snobisme que vous supportez le moins ? Quel genre de snobs vous évitez ?

    J’avais du mal avec les snobs anti-gluten et les snobs bio: heureusement ils sont en voie de disparition. La popularité tue le snobisme.  Puis les snobs à macarons sont bien plus drôles comme  tous les autres snobismes qui me font sourire. Le but de chaque snobisme est de procurer un sentiment « noble » et d’unicité à celui qui le pratique, et ce serait pervers et cruel de critiquer et blâmer de telles initiatives par les temps qui courent.   

    Quel snobisme vous pratiquez régulièrement ?

    Je les pratique tous. N’étant pas Français je ne m’ose pas trop dans les snobismes culinaires (comme le snobisme du foie-gras) et le snobisme du vin et celui du champagne. Mais aux Pays-Bas je rattrape les occasions manquées. Je ne suis pas un snob à cigares, ça c’est sûr. Je crois que mon préféré reste le snobisme de la petite adresse. Celui que je regrette le plus est le name dropping car je n’ai pas une grande faculté de me souvenir des noms.

    Qui est selon vous le personnage le plus snob de notre Histoire (mort ou vivant) ?

    Il est forcément dandy, un snob spirituel. Son snobisme doit être « naturel », sans effort. Mais cela limite le choix (masculin) et la réponse serait très cliché. Or les femmes sont plus snobs que les hommes. Sont-elles, de ce fait, plus intelligentes ? Disons que l’homme moyen est plus sensible au sex-appeal. Vous en tirez vos conclusions. Pour satisfaire mon snobisme littéraire je dirais Virginia Woolf à cause de sa conférence « Am I a Snob ? » Avouer son snobisme reste encore très courageux dans certaines cultures.

    A combien estimez-vous le pourcentage de vos amis qui sont snobs ?

    100%. Mais mon chien les bat tous !

    C’est quoi pour vous le « comble » du snobisme ?                                 

    Que la France redevienne une monarchie ou (mieux) un empire.

    Quel est votre « petit » snobisme à vous ?

    Ne pas être snob à certains moments. Ou – tout au moins - le feindre…