• Fables snobs (2)

    Le geai paré des plumes du paon

     

    Un paon muait : un geai prit son plumage ;
    Puis après se l’accommoda ;
    Puis parmi d’autres paons tout fier se panada,
    Croyant être un beau personnage.
    Quelqu’un le reconnut : il se vit bafoué,
    Berné, sifflé, moqué, joué,
    Et par messieurs les paons plumé d’étrange sorte ;
    Même vers ses pareils s’étant réfugié,
    Il fut par eux mis à la porte.
    Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
    Qui se parent souvent des dépouilles d’autrui,
    Et que l’on nomme plagiaires.
    Je m’en tais, et ne veux leur causer nul ennui ;
    Ce ne sont pas là mes affaires.