• Enquête snob

     

    Aristide von Bienefeldt, auteur.

    Etes-vous snob ? Si oui, plutôt un snob « positif » (24h/24) ou plutôt un snob « relatif » (à certaines occasions) ?

    AvB. : Personnellement je pense que je suis un snob « positif ». Je m’habille toujours en costume (couleur bleu nuit), même quand je vais chez le dentiste – il est beau et il prétend avoir lu « A la recherche du temps perdu » en version originale – et quand je vais au marché pour acheter des abricots et des panais.

    Est-ce qu’on vous a déjà qualifié de snob ?

    AvB : Oui, cela m’est arrivé. Un jour un ami m’a traité de snob lorsque je demandais à un vendeur de chaussures si c’était possible de fabriquer un certain modèle en plastique ou en toile. Etant « végane », je ne porte pas de matière animale.

    Quel est le snobisme que vous supportez le moins ?

    AvB : J’ai horreur des nouveaux riches, ce sont des pauvres d’esprit qui ne savent pas s’amuser et qui ont constamment besoin d’un publique pour se rassurer qu’ils sont bien vivants. Puis je n’aime pas les gens qui à chaque instant de la journée disent ‘j’adore’ et ceux qui m’invitent à venir ‘bouffer’ à la maison.

    Quel snobisme vous pratiquez régulièrement ?

    AvB : Je ne mange aucun produit animalier, on peut donc m’appeler un snob végane, je ne fréquente que les vieux quartiers, par exemple à Rotterdam j’évite le centre-ville – où tous les immeubles atroces de cette terre semblent se donner rendez-vous à 5 heures de l’après-midi – et je ne fume que du tabac de la marque Drum.

    Qui est selon vous le personnage le plus snob de notre Histoire ? 

    AvB : Richard Swiveller. Dans "The Old Curiosity Shop", ce personnage de Charles Dickens, est tellement endetté qu’il porte toujours un carnet sur lui dans lequel il note les noms des rues où il ne peut plus se montrer. Un jour, après avoir dîné avec un ami, il dit : « Avec ce repas, je ferme Long Acre ». Et en glissant son carnet dans sa poche, il poursuit : « Je pense que ce soir je vais fermer The Strand avec une paire de gants ».

    A combien estimez-vous le pourcentage de vos amis qui sont snobs ?

    AvB : Je ne fréquente que des snobs. 100% donc.

    C’est quoi pour vous le « comble » du snobisme ?

    AvB : Coller l’étiquette d’une grande marque de champagne sur une bouteille de vin mousseux, et l’offrir à des amis snobs lorsqu’ils vous invitent à diner. Je l’ai fait maintes fois. Succès garanti. 

    Quel est votre « petit » snobisme à vous ?

    AvB : Mon petit snobisme est en réalité un très grand snobisme. C’est mon nom. Von Bienefeldt, Aristide. Enchanté !