• USA snobs (2)

    L'auteur de l'oeuvre* n’était, semble-t-il, pas encore familier avec le mot « snobisme » et appelle notre divertimento « un certain penchant aristocratique ». Soit ! On note toutefois que le mot « parvenu »  lui est connu, car aux Etats-Unis : « On veut devenir riche, pas obligatoirement pour être riche, mais surtout pour montrer qu’on est riche ; on veut – qu’on me passe le mot ! (en français dans le texte, ndlr) - épater avec ce que l’on possède. Là aussi, on détecte l'ignorance et la bravade et au même temps un soupçon du caractère « parvenu » de la nation. »

    Monsieur Stuart écrit également qu’aux Etats-Unis « la richesse, plus qu’ailleurs dans le monde, même plus qu’à Paris ( !, ndlr) s’exhibe. Cela aussi, est dans sa nature et ses mœurs. (…) On épargne, certes, mais pour amasser, pas pour conserver. Celui qui doit encore faire fortune, économise ; le riche n’épargne pas et ne met rien de côté : il consomme.  Son orgueil ne se montre pas à travers ce qu’il possède mais en ce qu’il dépense. »

    Ainsi, il attribue aux Américains une tendance généralisée  pour le « overdoing » (mot déjà courant à l’époque) et « plus qu’ailleurs au monde » une attirance pour  « la brillance et le scintillement du métal reluisant », car – apparemment – en 1875, le bling-bling n’était pas encore inventé. 

    Les New-Yorkais seraient donc plus snobs que les Parisiens! Pardi! Indignez-vous! 

    *= "Zes maanden in Amerika" (Six mois en Amérique), par M. Cohen Stuart, publié en 1875