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    Elisabeth II et ses problèmes de chauffage m'ont donné une idée: et si je demandais une subvention à l'état Français pour mon blog? Vous ne trouvez pas qu'il a tout d'une opération d'intérêt national et qu'il mérité un régime particulier en raison de son intérêt majeur? Que dis-je: en considérant le grand nombre de lectrices et lecteurs en Russie (qui sont, vraisemblablement toujours en train de me plagier), au Japon, en Suède, en Belgique, en Espagne, au Canada et ailleurs dans ce monde, qui ne cesse d'augmenter, il faudra peut-être que j'adresse ma demande plutôt à l'Assemblée générale de l'ONU? 

    Toutefois, remplir des formulaires administratifs, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé... Alors, s'il y a un bénévole parmi vous... 


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 1 kg de pommes, beurre, 5 œufs, 1 verre de lait, 1 verre de crème fraîche, ½ verre de sucre, ½ verre de rhum ou du cognac, 1 sachet de vanille en poudre.

    Lavez les pommes et coupez-les en quatre. Ne les pelez pas : extirpez seulement les cœurs. Coupez chaque quartier en deux et disposez-les (peau tournée vers le dessus) dans un plat beurré ou des ramequins allant au four. Battez les jaunes d’œuf, ajoutez le lait, la crème fraîche, le sucre et l’alcool. Dès que le sucre a fondu, incorporez les blancs battus en neige. Rajoutez la vanille en poudre et remuez. Versez la préparation sur les pommes et mettez-les au four pendant 45 minutes (180°). Saupoudrez-les éventuellement en fin de cuisson d’une couche de sucre en poudre. 


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    Je vous présente mes humbles excuses : j’aurais dû vous prévenir de mon absence. En effet, j’accompagnais une amie dont les parents possèdent un pavillon de chasse en Sologne lors de sa collecte de cèpes sur ces terres boisées ancestrales.  J’étais donc jusqu’aux chevilles dans la boue et les feuilles mortes, mais mes Fenestrier ont bien résisté. Pour combler les cèpes manquants, nous avons cueilli quelques pommes, poires et coings. Les champignons ont terminé sur des blini et les pommes ont eu une belle fin aussi (voir recette ci-après). Les autres fruits gisent, pour l’instant, dans des poteries antiques. Les poires finiront sans doute dans une salade à la Hussarde (voir rubrique « recettes »). Quant aux deux coings, je pense qu’ils achèveront leur séjour à la capitale en nature morte. On m’a dit, que ce fruit est pénible à éplucher, alors je n’essaie même pas.

    Nous avons également fait un petit saut à Menetou-Salon. Ou plutôt un grand saut, car il a fallu d’abord visiter plusieurs villages à la quête d’un établissement digne de nous recevoir. Ce n’est pas une mince affaire : se nourrir en province après 20h. C’était donc un peu sinistre, mais nous y avons toutefois découvert un rouge du cru très convenable, et le dîner (malgré la quantité insuffisante de foie gras) était plutôt bien aussi.

    Voilà pourquoi ! Maintenant je suis de nouveau  connecté au monde! Pour combien de temps ? Allons ! J’ai horreur des choses régulières et prévisibles, pas vous ? Laissons les abonnements aux bourgeois ! Vivons dangereusement ! Encore un luxe qui ne coûte pas forcément très cher ! Cela dit, par les temps qui courent, sans doute aussi un énième snobisme qui risque d’être annihilé par sa popularité ! Je répète : ce blog n’est pas un vulgaire périodique ! C’est un billet d’humeur. Et il y a des jours où l’humeur est défaillante, comme moi ces derniers jours.

    Soit ! Mon blog a eu sa 10.000ème visite ! En voilà une bonne nouvelle ! Cela mérite certes que vous buviez une ou deux Veuves à ma santé, cependant, ne le criez pas sur les toits (ni sur Facebook). M’inspirant de Montherlant , je vous rappelle qu’un blog, c’est comme parler à table, devant les domestiques . Espérons et prions donc que notre snob'log ne tombera pas entre des mains indésirables, ni dans un classement !

    Singulièrement vôtre, 

     

    anton@snoblissime.com

     


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    La reine Elisabeth II a demandé une contribution au Department for Culture, Media and Sport (le ministère en charge des subventions à la famille royale), afin de maintenir ses palais royaux raisonnablement chauffés. En effet, selon un porte-parole, depuis 2004, ses factures de gaz et d'électricité ont carrément doublé : 1 million de livres par an ! La souveraine avait déjà sollicité une aide financière pour remplacer quatre chaudières endommagées. Selon le quotidien The Independent, les deux requêtes ont été refusées.

    Nietzsche prétendait : « Le grand avantage d’avoir des origines aristocratiques est de mieux pouvoir supporter la pauvreté. » Mais il est fort probable, que les œuvres du philosophe allemand sont absentes des bibliothèques et tables de chevet de Buckingham Palace et Windsor Castle. Dans ce cas, une Queen Victoria Soup bien chaude (voir recette ci-après) sous la couette s’impose. 

     


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 150 gr de champignons frais, 50 gr de beurre, 1 petit oignon blanc, 3 branches de céleri, ¾ l de bouillon de viande, 1 c à s de tapioca, 100 gr de jambon cuit, 100 gr de poulet cuit, 2 dl de crème fraîche, 2 œufs durs, noix de muscade, sel, poivre.

    Chauffez le beurre à feu doux dans une casserole, ajoutez l’oignon haché finement et faites-le dorer. Ajoutez le céleri et les champignons hachés grossièrement. Saupoudrez de noix de muscade et laissez cuire encore 10 minutes. Versez le bouillon de viande dans la casserole, ajoutez le tapioca, la viande de poulet et le jambon coupés en petits dés. Mélangez soigneusement et laissez cuire à petits bouillons pendant encore 20 minutes. Ajoutez maintenant la crème fraîche et les œufs durs hachés finement. Salez, poivrez le velouté et laissez le cuire à l’étouffée encore 10 minutes, sans le faire bouillir. Servez. 


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    Que le temps passe vite ! Je viens de me rendre compte que cela fait maintenant exactement 35 ans que j’habite votre jolie république. Certes, il y a eu quelques fugues, car je suis un bohémien dans l’âme (et j’ajoute afin de ne pas être débusqué par Monsieur Hortefeux: uniquement dans l’âme !), mais j’ai toujours été content de revenir.

    Valéry Giscard d’Estaing était « mon » premier président. Avec un nom pareil (et son mariage dans la chapelle privée de la famille de Brantes), moi, habitué jusqu’à-là à vivre paisiblement dans une monarchie, je n’ai pas eu beaucoup de mal à m'accoutumer aux concepts et idéologies républicains. Ensuite, il y a eu François Mitterrand : un cousin au 32è degré de la reine Elisabeth II d’Angleterre, avec des airs et maintiens dédaigneux d’un empereur absolu. Puis Jacques Chirac et son épouse Bernadette Chodron de Courcel (et sa manie des œuvres charitables) : franchement, on aurait pu les confondre avec un couple de souverains belges.

    Et aujourd'hui, c’est Nicolas Sarkozy, qui, selon les rumeurs, est issu d’une famille de noblesse hongroise ! Pourtant, des aristocrates -et j’en fréquente quasiment tous les jours-  « bling-bling » sont une espèce plutôt rare. Autre petite ombre, c’est son épouse, née d’une liaison extraconjugale. Cela dit, des bâtards royaux, il y en a eu dans toutes les monarchies, voire profusément en France. Puis, même si votre First Lady n’a pas de sang bleu, elle s’avère toutefois fort ambitieuse: elle est indéniablement plus sensible au snob-appeal qu’à la séduction charnelle de son époux. Et ces photos où elle expose son corps dévêtu ? Évidemment, Paola de Belgique et Sophie de Grèce n’y songeraient même pas dans leurs rêves les plus audacieux, cependant je vous rappelle l’histoire de Lady Godiva, une noble dame anglaise qui, d'après la légende, a parcouru nue à cheval les rues et esplanades de la ville de Coventry au Moyen-Âge, afin de persuader son mari le comte de diminuer les impôts. Si Carla en ferait autant, sans doute vous seriez moins scandalisé !

    Et qui sera l’heureux occupant de l’Elysée en 2012? Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin ?  Diantre ! Comment voulez-vous que j’apprenne vos valeurs républicaines alors que tout me fait croire que vous déplorez la monarchie !

    Singulièrement vôtre,

    Anton@Snoblissime.com

     

     


  • En période de crise, il arrive fréquemment que le snobisme soit accusé d’abominables défauts. Par exemple, et c’est sans doute l’accusation la plus irréfléchie, c’est qu’il divise les classes sociales et qu’il stimule les privilèges! Comment peut-on avancer une chose pareille: le snobisme s’adresse aussi bien à la grande-duchesse du Luxembourg qu’à son adorable chien de compagnie ou son pédicure-podologue!  Certes, l’humanité subit une très longue période, où le snobisme était réservé à la gente aristocratique, mais les révolutions et réformes du XIX siècle, sans omettre la guillotine et les suffrages, l’ont alors définitivement introduit dans les quartiers populaires. Un retour aux ambiances féodales est peu probable, alors ne perdons pas notre temps à être nostalgique ! Restons plutôt vigilants et politiquement corrects, car par les temps qui courent la chasse aux snobs « bling-bling » est devenue un sport, à l’instar du golf, très répandu. Naomi Campbell ne me contredira point !

    Le « nouveau riche » est en effet un de ses rejetons mal-aimés, mais est-ce de sa faute que la branche « vieil argent » se sentit oppressée? D’ailleurs, ils en profitaient bien, tous ces aristocrates dont les châteaux avaient besoin d’une nouvelle toiture ou d’un ravalement, en écrivant des bibles de protocole et d’étiquette, que ces nouveaux fortunés mais ignorants dévoraient comme des petits macarons de Le Nôtre. C’est franchement injuste !  Les prêcheurs de la bonne morale semblent oublier que le snobisme est né au même moment où naquit le désir d’embourgeoisement du peuple: le snobisme est un enfant légitime de la démocratie !

    Tout cela vous semble peut-être un peu contradictoire. D’un certain point de vue, on pourrait effectivement prétendre que la démocratie fut un échec. En réalité, personne n’en voulait vraiment de cette égalité : chaque être normal veut être au-dessus de la moyenne, et ce n’est pas la peine de me contredire, je sais que j’ai raison. Ainsi, soudainement, des quartiers, des villes, des pays entiers devinrent snobs! Le XIX siècle était non seulement le siècle d’or de la démocratie, mais aussi celui du snobisme, ce qui devait clouer le bec à certains. Selon un professeur de la Sorbonne (ce qui est toutefois une référence à prendre au sérieux), les Hollandais (et j’en suis évidemment très fier) étaient des avant-coureurs! Celui-ci prétend que le luxe dit courant est né aux Pays-Bas du XVII siècle, une des premières républiques du monde qui vit alors son âge d’or. Toutes les nouvelles modes et tendances étaient dictées par la bourgeoisie hollandaise. D’ailleurs, certains peintres, et non les moindres comme Vermeer ou Rembrandt, devinrent très riches et célèbres grâce à tous ces snobs. On pourrait même revendiquer qu’une partie, et peut-être même la plus importante, de la peinture néerlandaise n’aura jamais vu le jour sans le snobisme.

    Soit ! La culture et le snobisme, ce sera pour une autre fois, puisque nous n’avons pas encore terminé avec notre leçon d’aujourd’hui : il existe aussi un snobisme appelé snobisme dit démocratique, apparu au milieu du siècle dernier, pour lequel ce n’est pas le nom qui compte, ni la fortune, mais les mérites personnels, comme les dons artistiques par exemple. Ses adhérents, qui applaudissaient les discours communistes ou les poètes aux idées anarchiques, étaient en quelque sorte les précurseurs de ces snobs appelés « bobos » qui aiment aussi à s’approcher du peuple. Cependant, ce snobisme démocratique (dans certains contextes appelé « snobisme révolutionnaire ») reste, comme celui de l’understatement, réservé à la fine fleur. En France, on connut à la fin du XVIII siècle un snobisme pratiqué par quelques jeunes nobles aux aires de philosophes qui trouvaient la société mal faite et sifflaient la reine Marie-Antoinette en arrivant à l’opéra. Ce n’était pas la première fois qu’un snobisme annonçait une grande tournure dans notre histoire. Indubitablement, le snob est un vrai éclaireur ! Il stimule notre Zeitgeist et l’oblige à se renouveler, car un Zeitgeist qui se languit risque de devenir pédant.

    Pauvre snob ! Songez un instant à ses services rendus à l’humanité, à la mode, au savoir-vivre, à la noblesse - qui pourtant, depuis les Croisades, n’a pas vraiment été d’une grande utilité -, en bref à notre économie et à notre culture ! Alors que ses accusateurs le jugent coupable de tous les maux de cette misérable terre ! Quelle grande injustice ! Franchement, il y a là de quoi déprimer gravement. D’où l’importance d’avoir toujours un magnum d’un brut de bruts au frais. Qui inviter? Mais voyons, on va encore vous accuser de gaspillage. Non, buvez-le tout seul. Cependant, je dois vous avertir que la déprime ne figure plus dans les maladies snobs. Encore une victime de sa popularité ! 

     


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 500 gr de chou blanc, 1 pomme, 1 c à s de vinaigre, 1 oignon. Pour l’assaisonnement : 3 c à s de crème fraîche épaisse, 2 c à s de yaourt, 1 c à s de sucre semoule, 2 c à s de vinaigre, sel, poivre.

    Mais, qu’est ce qu’elle vient faire ici, cette Révérende Mère ? Ce n’est pas uniquement pour faire honneur à mes chères lectrices et chers lecteurs au Canada d’où est originaire cette recette, mais pour la simple raison que la majeure partie des snobs conservateurs ait fait ses études dans des écoles privées. Sachez alors que dans la hiérarchie religieuse, les Ursulines sont l’équivalent des Jésuites : ces nonnes forment en quelque sorte l’aristocratie enseignante. En effet, autrefois, leurs institutions étaient fréquentées par tout le haut gratin. Encore un snobisme en voie de disparition !

    Emincez le chou et l’oignon finement. Râpez la pomme. Arrosez-la de vinaigre. Mélangez tous les ingrédients d’assaisonnement dans un saladier. Ajoutez l’oignon, le chou, la pomme et mélangez tout. 

     


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    « En France, les choses se passent différemment. Le ton du snobisme français est beaucoup moins vulgaire que le nôtre. Ils sont simplement mieux. Les Français considèrent par exemple que jeter l’argent par la fenêtre ou se vanter, même subtilement, est une preuve de mauvaises manières : une personne outrageusement dépensière n’y est pas acclamée, mais plutôt méprisée. Or, en France, il faut être cultivé, ce qui peut être très difficile et pénible. L’argent n’y remplace pas encore, comme chez nous, l’érudition. Ainsi, les intellectuels y sont beaucoup plus estimés et l’intellectuel ayant quelques ambitions snobs peut y mener une vie assez tranquille. D’ailleurs, la plupart des hôtesses françaises d’un certain standing ont toujours quelques intellectuels, artistes et un ou deux philosophes dans leur ménage. Ici, tout le monde s’en moque. Chez nous la culture est non seulement superflue mais par surcroît suspecte. Un Anglais, toute classe sociale confondue, est aussi fier de ses sottises qu’un Français de son éducation. »

     

    The Duke of Bedford’s Book of Snobs par le Duc de Bedford (1965)


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    "Nous avons l'habitude de rire des Français, à cause de leur propension à la fanfaronnade et de leur intolérable vanité pour tout ce qui touche à la France, la gloire, l'Empereur, et autres choses du même ordre (...). Il y a toujours quelque chose de forcé dans la prétention d'un Français. Il se vante avec tant de fougue, de cris et de gestes; il braille si fort que le Français est à la tête de la civilisation, qu'il est le centre de la pensée, etc., qu'on ne peut manquer de s'apercevoir que le pauvre garçon a, dans son for intérieur, un doute latent sur l'authenticité de la merveille qu'il prétend être (...). Et quand un Français se met à crier: "La France, Monsieur, la France est à la tête du monde civilisé" (en français dans le texte,ndlr), nous rions de bon coeur de l'égarement du pauvre diable."

     

    The Book of Snobs par William M. Thackeray (1848)