• Hier soir, avec quelques voisins triés, évidemment, sur le volet, nous avons fait honneur à quelques breuvages dont j’aimerais vous parler. Certes, je ne suis pas un snob à vin : considérant mes origines nordiques, ce serait ridicule de m’en vanter. Mais puisqu’on ne sait jamais, si toutefois vous êtes en manque d’inspiration, ce qui peut nous arriver à tous.  Et aussi parce que certaines lectrices et certains lecteurs regrettent que ma rubrique publicitaire soit si "dépouillée". Je précise toutefois qu’y figurer vaut son poids en diamants, ainsi je me dois être très sélectif. 

    Un Pinot noir, Hoeve Nekum Maastricht, 2007, légèrement pétillant et plaisamment rafraîchissant, qui me rappela certains vins allemands du Wurtemberg, notamment le Graf Adelmann : mon vin préféré lors de mon exil bavarois. Non, vous ne pouvez pas m’accuser de patriotisme : vous savez très bien ce que je pense d’André Rieu, l’habitant le plus célèbre de la capitale du Limbourg néerlandais!

    Ensuite, il y avait un Santenay Premier Cru, Domaine Prieur-Brunet, 2007 également, Appellation Santenay 1er Cru Contrôlée, apporté par un voisin du troisième. Rien à ajouter. Juste à consommer ! Aussi parfait était le Gewurztraminer 2007, Cuvée impériale de la voisine à ma droite, du Domaine des 7 Vignes, qui accompagna divinement mon fameux « blin à la tzarevitch »  (voir recettes) et les friandises délicieuses fabriquées par sa grand-mère alsacienne! Il va sans dire, que je suis toujours fort sensible au snobisme de l’authenticité. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, en snobisme culinaire, le « fait maison » mérite bel et bien sa place au palmarès. Et peut-être même bien mieux classé que les pâtisseries de monsieur Pierre Hermé! 

    Et le plat principal ? Poulet façon Junker Anton. Un vrai régal. Très facile à réaliser en plus. Mais en matière de snobisme gastronomique, mes origines étrangères m’obligent également à rester très modeste. Tant pis pour vous ! 

     


  • Dépêchez-vous ! L’exposition BVLGARI au Grand Palais se termine déjà le 12 janvier !! Espérons que la boutique du musée soit bien approvisionnée ! Car même si vous n’êtes pas une snob bling-bling, considérant les festivités et débauches qui nous attendent à cette fin d’année, il serait dommage de vous priver des bienfaits de leur BVLGARI GEM ESSENCE®, une essence précieuse à base de saphir, de malachite, de tourmaline et de citrine et qui intensifie la luminosité de votre peau. C’est sans aucun doute une des inventions les plus snobs de ce siècle ! La maison mérite une médaille ! Absolument snoblissime ! Cependant, ne vous privez pas non plus de quelques coupes de champagne supplémentaires ces jours-ci: votre teint sera davantage éblouissant! 

     


  • Dans le cahier réservé aux visiteurs de l’exposition à l’Hôtel de Ville, consacrée à Andrée Putman, j’ai lu la phrase suivante : « Quel snobisme ! Heureusement que c’est gratuit ! ». Je suis, en partie, assez d’accord avec ce visiteur anonyme : par aubaine, l’exposition est gratuite ! Toutefois, personnellement, je n’y ai détecté aucun snobisme ! Franchement, qu’est-ce qu’elle a inventé ? Des salles de bains en carrelage en damier ? Des rééditions de meubles Art Déco ? Que du déjà-vu ! Son slogan « Le vrai luxe, c’est d’être exigeant » ? C’est un peu léger à mon avis, car même la plus jeune de mes filleules, qui fréquente encore l’école primaire, saura vous dire que l’on vit bien mieux en étant autoritaire et exclusif! What’s new ?

    Soit ! la moyenne d’âge des visiteurs, qui était proche de l’âge de la retraite (j’ai même croisé un sosie de Philippe Starck !), prouve que cette exposition plaît surtout aux snobs de la patine. Marcel Aymé, dans Le Confort Intellectuel, souligne pourtant que le snobisme,  « cette libre et bénévole propagande au service des idées », nécessite  « une bonne part de frivolité et d’instabilité qui en assure le renouvellement. ». Ainsi « Un snobisme chasse l’autre, dit-on très justement ou plutôt disait-on. »

    Car, hélas !, l’auteur constate que le « véritable » snobisme a rendu l'âme vers la fin des années 20 du siècle dernier. Et à quoi ou à qui doit-on ce « malheur » ?  Qui en est responsable ? Qui a transformé nos « engouements passagers » en « acquisitions définitives de la sensibilité bourgeoise » ? Devinez ! Non, ce n’est pas la faute à Brice Hortefeux cette fois-ci !

    « Ils prennent tout très au sérieux et ne gardent plus par devers soi cette légère réserve d’ironie qui permettait autrefois d’oublier et de repartir ». Et oui, mes chers, le monde est devenu barbant !

    Marcel Aymé étant décédé lui-même, vous avez quand même une chance quasi indécente de m’avoir ! Vous êtes des petits veinards ! Grâce à moi, vous ne perdez pas votre sens de la dérision ! Grosso modo : grâce à moi, vous resterez éternellement des snobs jeunes ! Pendant que les conformistes avec leur petite tête bourgeoise creusent, pour ainsi dire, leurs propres tombes ! Cela les apprendra à ne pas céder la place aux jeunes et à idolâtrer des personnages, qui méritent pourtant une retraite (ou un tombeau) dans une province ultra-profonde depuis belle lurette. Sans omettre ces fils et filles (et parfois même des bâtards) de célébrités, mortes et vivantes: un phénomène fort rependu dans votre adorable pays et auquel beaucoup de snobs sont très réceptifs, comme si l’intelligence et le talent étaient génétiquement transmissibles. Alors que l’Histoire a amplement prouvé, que ces qualités puissent sauter plusieurs générations ou encore, disparaître à jamais !

    Enfin !, laissons ces naïfs et ignares à leur besogne, et profitons du moment, pour saluer nos nouveaux lecteurs en République Tchèque, en Roumanie, en Moldavie, au Brésil, au Mexique et last but not least, au Maroc ! Avis aux nouveaux plagiaires : n’ayez crainte, je ne vous poursuivrai pas ! Vous me flattez trop !! Cependant, j’ai dû constater avec une légère déception, en consultant ma boîte aux lettres, que vous n’aviez guère été généreux, suite à mon appel lancé le 6 décembre à propos de la fête de Saint Nicolas. A ce jour, je n’ai eu aucune livraison de la part de la maison Deutz. 

    Singulièrement vôtre,

    Anton@snoblissime.com

     

     


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    Cher Antonius,

    Mon amant voudrait que je lui fasse un strip-tease…. Est-ce snob ?

    Gina P, Marseille

     

    Allez-y ! Certains historiens prétendent que l’espionne néerlandaise Mata-Hari, qui pratiqua la danse exotique, fut l’inventrice du strip-tease en public. Cependant, d’autres spécialistes contestent ses compétences diplomatiques et artistiques. Nonobstant, un fait est indéniable : elle était une grande snob. Son père, un commerçant provincial et roturier, était tellement snob que l’on le surnomma « le baron ». Le snobisme semble donc héréditaire. Dès sa tendre enfance, sa fille  dédaignait les autres enfants, tous complètement anéantis par tant de grandeur et d’aisance. Ses camarades de classe la considéraient, je cite, telle « une orchidée parmi les pissenlits ».  Plus tard, mariée à un colonel anglais, elle se mit, avec une frénésie accablante, à broder des petites couronnes sur tout son linge de maison ; elle en fit imprimer sur ses cartes de visite et son papier à lettres. C’est une occupation assez classique, même chez les snobs intellectuels. Virginia Woolf avoua que lorsqu’elle reçut une enveloppe avec une petite couronne, elle mettait celle-ci toujours au-dessus de la pile. C’est un reflex très humain. Nous sommes tous obsédés par les petites couronnes.

    Et, si j’en fais broder sur ma lingerie fine ?

    Excellente idée ! Dans le British Museum (et également dans toutes les boutiques des châteaux et palais locaux) vous pouvez acheter des sous-vêtements féminins à l’effigie d’Henri VIII (celui aux six épouses). Au demeurant : rien ne vous empêche de porter une vraie couronne pendant votre spectacle! Ou, à défaut, une tiare. Mais attention : on ne porte jamais une tiare dans un hôtel ! C’est un effroyable faux-pas ! Uniquement à des mondanités où sont conviées des altesses royales, comme des galas par exemple, ou, dans le cas présent, à des soirées privées. Si vous êtes conviée à Windsor Castle, sachez que la tiare n’y est pas obligatoire. Puisque la reine n’en porte pas toujours, mieux vaut donc s’abstenir. Afin d’éviter tout embarras.

    Et au lit?

    Soyez alors très, très prudente ! Non seulement vous risquez de blesser votre amant, vous pourriez aussi sévèrement endommager les draperies de votre lit à duchesse ou les couettes du baldaquin médiéval de votre hôte. Elisabeth II ne vous le pardonnera jamais !

     

     


  • C’est la Saint-Nicolas aujourd’hui ! Alors, si parmi vous certaines lectrices ou certains lecteurs souhaitent me faire un joli cadeau, afin de me remercier pour mes conseils gracieux, sachez que, depuis mercredi, j’ai une nouvelle marque préférée de champagne : Deutz Brut Classic ! Je l’adore !

    En revanche, samedi soir, j’étais invité à une pendaison de crémaillère (au demeurant, l’aménagement de l’appartement était fort réussi, ce qui est peu étonnant, puisque c’est mon petit architecte préféré qui s’en était chargé), où il y avait une vaste quantité de champagnes inconnus. Même un demi sec ! J’étais totalement perdu ! Heureusement, j’y ai fait connaissance avec une adorable conseillère en champagne, qui m’a magnifiquement guidé à travers toutes ces étiquettes et bouteilles obscures et mystérieuses pour m’éviter une migraine épouvantable et d’autres malaises le lendemain. À cause de cette crise atroce, qui fait paraître des marques souvent très incertaines et fort discutables, chacun devait avoir un expert en champagne attitré. C’est un métier qui a de l’avenir ! 

     


  • « Si vous êtes tendance snob, ce livre est fait pour vous ! Voilà le guide parfait pour voyager loin du commun des mortels, à l’abri des hordes de touristes vulgaires. Et quelle destination peut paraître plus désertique que celle des régions polaires ? L’éloignement et l’inhospitalité des lieux vous garantissent une certaine tranquillité, certes, mais voilà, on ne s’improvise pas voyageur des pôles, d’autant plus quand on tient à garder un certain standing. Antonius Moonen, Néerlandais écrivant en français et grand snob devant l’éternel, a réuni dans ce petit précis, aussi chic au dehors qu’intéressant au-dedans, tout ce qu’il faut savoir pour parcourir ce sites d’exception sans déroger à sa ligne de conduite. Après une belle entrée en matière relatant la petite histoire de la conquête des pôles à travers ses figures les plus originales… et les plus snobs, vous trouverez tout ce qu’il faut pour évoluer en sérénité dans les régions polaires du grand Nord sibérien. Car ce n’est pas parce qu’on voyage loin de tout qu’on ne doit pas se vêtir avec bon goût, se déplacer avec allure, se loger sans un certain confort et connaître sur le bout des doigts les us et coutumes des autochtones ! Heureusement, rien n’échappe à la plume de notre auteur. Grâce à lui, vous pourrez jouer les aventuriers le cœur léger, votre petit précis dans la poche intérieure de votre zibeline. Enfin, si comme moi vous n’êtes pas snob, ne passez pas à côté de ce petit bijou d’autodérision : c’est un pur délice, à déguster bien frais… avec un glaçon ! »

    Critique de « Snob Extrême Précis de fuite arctique et antarctique » publiée dans « Page des Librairies »

     


  • Le froid persiste ! Et, selon la météo, il sera-là pour longtemps ! Êtes-vous bien préparés ?  Pour en être certain, consultez dare-dare mon « Snob Extrême – Précis de fuite arctique et antarctique ». Afin de faire bonne figure si toutefois un ours polaire affamé ou une colonie de pingouins croise votre chemin. 


  • Ingrédients (pour 1 à 2 grand bocaux) : 2 kg de chou blanc, 2 carottes, 2 oignons, 2 gousses d’ail, 1 l d’eau lestée de 2 à 3 cuillères à café de sel, de 150 gr de sucre et de 20 cl d’huile, 10 cl de vinaigre.

    Hachez le chou, râpez les carottes et coupez les oignons et l’ail. Mélangez et déposez le tout dans un grand bocal. Préparez la saumure en faisant bouillir l’eau, le sel, le sucre et l’huile. En fin de cuisson, ajoutez le vinaigre et arrosez le chou. Fermez les bocaux d’un couvercle en bois et posez un poids dessus. Stockez-les dans votre cave voûtée du XV siècle et attendez 3 jours pour pouvoir consommer. 

     


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    Cher Monsieur,

    Mes voisins ont traité, moi et ma famille, de "petits snobs" ! Nous sommes mortifiés !

    Henriette H., Garches

    Calmez-vous ! On a tous été petits. Vos voisins ne sont pas forcément supposés de savoir, que vous visitiez mon blog quotidiennement et que vous suiviez scrupuleusement tous mes conseils! Pour mettre fin à ces rumeurs abominables, je vous mettrai volontiers, vous et vos proches, comme « amis » sur ma page Facebook, mais, malencontreusement, je n’en ai pas. Si toutefois vous habitez un code postal fréquentable (liste disponible sur demande) je me propose pour un cocktail (très informel, rassurez-vous ; une liste de mes millésimés préférés s’obtient également sur simple demande), auquel vous aurez préalablement convoqué votre voisinage déficient. Oui, vous avez bien lu : il s’agit bien d’un service à domicile ! Quoi de plus snob, je vous le demande !  Juste ciel ! Où reçoit-t-on de nos jours encore une telle considération ?

    Et si je faisais une déclaration de main courante ?

    Je dois vous avouer que ce sera mon premier cocktail chez la maréchaussée! J’en conclus qu’une telle procédure soit assez rare et, de ce fait, ça doit être plus snob qu'un bal chez les pompiers. Or on m’a relaté que certaines gendarmeries possèdent des caves excellentes, fréquentées parfois par des « grands » snobs à vin. Vos voisins en resteront bouche bée. Plus jamais ils vous traiteront de la manière. Ainsi vous serez désormais les plus grands snobs de votre quartier. Ce qui engendra inévitablement de la jalousie dans votre entourage. Préparez-vous et votre famille donc à être blasphémés une nouvelle fois. Organisez alors un nouveau cocktail à votre gendarmerie locale. Et n'oubliez pas de m'envoyer une invitation!  

     


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    Pauvre de moi ! Je croyais pourtant pouvoir me reposer quelque peu, peut-être même pouvoir envisager un petit séjour dans mon B&B préféré (un petit manoir adorable dans le Cotentin). Pensez-vous ! Je viens de recevoir une nouvelle demande de la rédaction du magazine Kosmopolis, Interkulturelle Zeitschrift aus Berlin. Vous vous souvenez ? J’ai participé, avec un essai, à leur dernier numéro sur le thème de l’anonymat, avec Hertha Müller, la Prix Nobel de littérature de 2009. Et bien, figurez-vous, on me sollicite de nouveau pour la prochaine édition. Cette fois-ci, à part moi, c’est l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature 2010, qui y collabore aussi. Celui-ci, de surcroît, est également membre de l’Académie royale espagnole et titulaire de quarante doctorats Honoris Causa !

    Evidemment: je ne peux y résister ! Que feriez-vous, en apprenant que vous êtes la nouvelle coqueluche des Prix Nobel de littérature? Je ne me suis jamais considéré comme un membre éminent de l’intelligentsia, mais-là on me propose d’augmenter mon snob-appeal intellectuel, sans me noyer dans des pensées philosophiques trop ennuyeuses, sur un plateau en argent massif : cela ne se refuse pas !

    Par contre, j’ai constaté avec horreur que la FNAC classe la réédition de mon Petit Bréviaire du Snobisme dans la catégorie « Littérature Scandinave ». L’œuvre en question n’est toutefois pas un roman et, malgré les chroniques familiales qui mentionnent qu’au 9ème siècle quelques Vikings démissionnaires se seraient installés sur nos terroirs, je ne suis pas un Scandinave. Flaubert, Barbey d’Aurevilly, Maupassant, Saint-Evremond et Toqueville seraient alors tous Danois, Norvégien ou Suédois ! Cela vous mettra sûrement très en colère, et de droit ! Certes, cela me flatte d’être exposé ainsi parmi quelque œuvre d’Henrik Ibsen, une réflexion inédite d’Ingmar Bergman et le dernier Stieg Larson. Mais je me dois également de penser aux snobs moins intellos, qui ne fréquentent pas forcément ces rayons-là, car mon Bréviaire est aussi une lecture idéale pour votre concierge (ça le changera de Télé 7 Jours), pour votre maîtresse (cela l’aidera à vaincre sa timidité provinciale) ou encore pour le plus plouc de vos boy-friends (cela le stimulera pour changer d’allure).

    En bref : ce Bréviaire leur fera beaucoup d’usage.