• Ouf ! En 2014 nous serons enfin débarrassés de ces Russes malotrus qui rendent Kitzbühel, Gstaad, Megève, Davos et Courchevel infréquentables car Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev cherchent des investisseurs sérieux pour la construction de cinq stations ultra-snobs dans le Caucase. Certes, cette partie de la Russie est réputée pour ses rebelles islamistes, mais le Kremlin prétend que le luxe leur clouera le bec, que les terroristes deviendront tous des moniteurs de ski et que leurs femmes échangeront leur tchador contre la coiffe d’une femme de chambre. La société de Giorgio Armani serait d’ailleurs tentée d’y construire un palace avec un spa  somptueux. Prix de la chambre : 1.400 euros la nuitée. Il est certain que les « nouvorich » vont adorer ! Tant mieux! 

     


  •  

    Cela risque peut-être de vous surprendre, mais les premiers snobs à chaussures étaient les femmes arabes huppées du Moyen-Âge. Elles adoraient porter des petites mules en daim, mais aussi des bottines, basses et hautes, parfois très serrées ou fourrées. Les « bottines d’Édesse » (aujourd’hui la ville d’Urfa en Turquie), fabriquées dans un cuir d’excellente qualité, étaient alors les plus prisées. Parfois, elles faisaient graver ou broder (le plus souvent en or) sur leurs revers des vers célèbres, leurs initiales, des anagrammes ou encore des inscriptions, qui, selon les chroniqueurs de l’époque, étaient souvent à caractère « frivole ». Ainsi, elles portaient toutes des pièces uniques. 

    Aujourd’hui, chères lectrices, plus besoin de s’aventurer dans les provinces profondes turques ! Allez vite, très vite, sur le site de mon amie Nathalie Elharrar (www.larare.fr): la nouvelle collection Printemps/Été 2011 est arrivée ! Elle vous y attend. De pied ferme ! 


  •  

    Des tableaux de maîtres, du mobilier design et des centaines de grands crus classés ont été retrouvés lors d'une perquisition chez un cambrioleur spécialisé dans les villas haut de gamme autour du Bassin d'Arcachon, ont annoncé hier le parquet de Bordeaux et la presse locale. En effet, généralement, les journalistes considèrent qu’il y a une vaste distance entre un vol commit dans un appartement « HLM » d’une banlieue hideuse et celui d’un appartement hautement bourgeois dans un beau quartier. Il y a là une véritable discrimination ! De surcroît, un voleur riche est appelé un kleptomane. La kleptomanie est un désir irrésistible, un challenge ou une montée d’adrénaline dont certains psychismes ont fortement besoin. C’est donc une sorte de snobisme poussé à l’extrême, juste pour le plaisir du risque, pour étonner ses amis, pour le « thrill ». Farouk, le dernier roi d’Egypte, réputé pour ses achats extravagants et son insatiabilité, était de ces "gentlemen thieves". Lorsqu’il fut détrôné et forcé à vivre en exil, on trouva dans ses armoires et entrepôts une grande quantité d’objets volés parmi lesquels une montre en or (qui avait appartenu à Winston Churchill) et un sabre de cérémonie et quelques médailles (dérobés au cadavre de l’ex-shah d’Iran dont le cercueil avait transité par Le Caire). D’ailleurs, sa  gloutonnerie l’entraîna également dans sa propre tombe : il mourut des suites d’un copieux repas.

    Parfois, on vole aussi par simple honte, comme un livre érotique ou un bréviaire du snobisme par exemple. Face au juge et jurés, votre avocat, soutenu par votre psychiatre, confirmera alors que la frustration est nuisible à l’ego de chacun entre nous et qu’il n’est jamais bon de résister aux tentations. Il existe aussi une sorte pillage qui consiste à se faire prendre en plein délit, afin de passer une nuit, ou plusieurs, dans un poste de police. Ainsi, Maurice Sachs, en 1937, ruiné et épuisé, se fait interner pour échapper à ses créanciers. Jadis, à la Bastille, les aristocrates emprisonnés décoraient leurs cellules comme « à la maison », ils pouvaient se faire suivre par leurs laquais, ils envoyaient les gardiens en ville pour faire leurs emplettes et passaient leur temps avec des lectures et jeux. De nos jours, si vous souhaitez vous faire enfermer (afin d’échapper aux paparazzi par exemple ou juste pour faire une petite cure de sommeil), évitez les régions trop urbanisées où les commissariats ne ressemblent que très rarement à un « Relais & Châteaux». Il est certain que vous seriez nettement mieux logé et nourri à la gendarmerie d’un patelin pittoresque à la campagne. Fâcheusement beaucoup de villages n’ont plus de représentants officiels sur place. Hélas ! 

    Notons également qu'en temps d’émeute, il est fréquent que l’on pille non seulement des supermarchés, mais aussi des musées. Dans ce cas, n'oubliez pas de vous faire accompagner par votre égyptologue ou papyrologue attitré. 

     


  • Ingrédients : 1 beau poulet, 6 citrons verts.

    Pour la marinade (poulet moyen): 1 c à s d’huile olive, 1 c à s poudre de chili, 1 c à s de paprika, 1 gousse d'ail écrasée, 1 c à s de graines de coriandre, 1 c à s de miel (doublez les quantités si nécessaire).

    Badigeonnez le poulet (après avoir enlevé le maximum de peau) et laissez mariner ½  h à 1 h au frigo. Ensuite au four dans une cocotte (Staub) avec 3 citrons verts coupés en quartiers dans le fond de la cocotte, et 3 citrons verts pressés sur le dessus du poulet. Faites cuire avec le couvercle de la cocotte au maximum de la température du four pendant 1 heure. Enlevez ensuite le couvercle et laissez griller et réduire la sauce caramélisée. 

     


  • Ingrédients (pour 6 personnes) :

    1 beau poulet, huile, 3 oignons, 30 cl de crème fraîche, sel, poivre.

    Découpez le poulet et placez les morceaux dans l’huile bouillante dans un poêle. Attendez qu’ils soient dorés à point. Placez-les ensuite dans un faitout au four pendant 50 minutes. Faites dorer les oignons bien émincés et ajoutez la crème fraîche. Salez, poivrez. Nappez-le de cette préparation et remettez ce poulet impérial encore 10 minutes au four. 

     


  • Ingrédients (pour 3 personnes):

    ¼  de litre de lait entier, 
1 gros œuf, 15 g de sucre, 30 g de fruits divers, 
3 tranches de pain blanc beurré (le pain anglais, carré, vendu sous sachet plastique),
noix de muscade.

    Voici, tout droit venu de Buckingham Palace, la fameuse recette du pudding favori du Prince Charles, apportée par Dr. Ph. P. et déjà publiée sur www.Luxe-Whisperer.com (à ne pas confondre avec le cake « Prince de Galles »):

    Coupez les tranches de pain beurré en 4 et placez-les dans un plat préalablement beurré. Recouvrez le pain avec les fruits. 
Battez l’oeuf et le lait. Versez ce mélange sur le dessus. Saupoudrez avec la noix de muscade et le sucre. Laissez reposer 30 minutes (trempage). Faites cuire approximativement 30 minutes à four moyen. Servez avec de la crème.

    Une variante « tzarevitch » nous est également arrivée du Kremlin :

    Ingrédients (pour 4 personnes) :

    400 g de pain blanc, 500 g de pommes, 100 g de sucre, 2 œufs, 80 g de beurre, ¼ de litre de lait, 1 c à c de cannelle en poudre, 50 g de sucre glace, sel, chapelure.

    Pelez les pommes, retirez le cœur et coupez-les en rondelles. Mélangez-les avec le sucre et la cannelle. Battez les œufs avec le lait et le sel. Coupez le pain en tranches et ôtez la croûte ; trempez la moitié des tranches dans le mélange œufs et lait. Beurrez un moule à gratin et saupoudrez de chapelure. Mettez-y les tranches de pain trempées, puis les rondelles de pommes. Préchauffez votre four à 200°. Pour la couche supérieure, ne trempez les tranches de pain que d’un côté et posez de côté sur la couche de pommes. Repartez le beurre coupé en petits dès sur le dessus. Enfournez à mi-hauteur et faites cuire ce gratin de pain aux pommes 30 à 40 minutes. Saupoudrez de sucre glace et servez. 

     

     


  •  

    Et voici une critique en italien de "Snob Extrême" trouvée sur le site http://www.noveporte.it:

    Testo: Non per snobismo (o forse si, chissà) segnalo un libro in lingua francese, da poco tempo apparso in libreria. Si intitola "Snob extreme" e il sottotitolo recita "Précis de fuite arctique et antartique", ovvero "Compendio sulla fuga artica e antartica", di Antonius Moonen (edito da Paulsen, 2008). Il libro in questione si presenta come un manuale dalla copertina verde scuro, stampato su carta pesante, cosa che lo rende in effetti assai più faticoso a leggersi di quanto non potrebbe essere - la cosa, senza dubbio, è volontaria - ma ne vale la pena, per chi conosce bene la lingua francese: il libro è molto divertente, ironico ed allo stesso tempo serio, dacché le informazioni che contiene sono tutte rigorosamente vere; notevole l'iconografia, con foto e illustrazioni d'epoca. Difficile però spiegare in poche righe di che cosa parli effettivamente questo libro, per cui tradurrò quanto qui (http://www.lescinqcontinents.com/infos/index.php?2008/12/06/212-snob-extreme-precis-de-fuite-arctique-et-antarctique-d-antonius-moonen-paulsen-2008) detto: --- Voler far parte di un "circolo ristretto" sembra essere l'occupazione principale dello snob: questi desidera coltivare la propria unicità, distinguersi dalla massa ed allontanarsi dal quotidiano. Ciò spiegherebbe perché il circolo polare è suscettibile dal catturare tutta la sua attenzione: non si tratta forse di un piccolo circolo della sfera terrestre? Dopo il "cocooning" degli anni '80 ed il "lounging" del decennio successivo, non era forse tempo di instaurare la moda dell'"hiberning"?: "Il freddo conserva! Nel momento in cui i viaggi 'anti età' hanno il vento in poppa, perché non pensare ad una 'cura congelante' sulla banchisa? Dovrete ammettere che è assai meno banale d'una talassoterapia al Grand Hotel delle Terme di Biarritz!". Troviamo così in questo libro, scritto con un tono che unisce gravità e autoironia, una miniera di consigli sulle destinazioni più appropriate per lo snob polare, sul suo guardaroba, sulla sua possibile residenza (dall'hotel-igloo al 'tipi' siberiano), la sua alimentazione (dagli animali commestibili di quelle regioni alle specialità gastronomiche locali), i suoi mezzi di trasporto (slitta, 4x4, kayak, carro a vela...), senza dimenticare i libri da portare con sé, per quando i giorni e le notti divengono interminabili! Si troverà allegato, pure, il Who's Who della mondanità polare: esploratori e celebri avventurieri.

     


  • Un lecteur attentif m’a fait la remarque que le remède snob contre la grippe ne donne aucune information sur le genre de couvertures qu’il faut employer. Voyons ! Des couvertures snobs bien sûr ! Heureusement que je suis-là ! Il faut cependant noter que la couverture a énormément perdu de son snob-appeal ces dernières années. A cause de la couette, sans doute. Quant au plaid, jadis symbole des pique-niques élégants dans une campagne ordonnée (avec vue sur un château) et de l’équitation (souvenez-vous : tout ce qui touche au cheval est snob d’office, y compris nettoyer ses propres écuries), accessoire prisé des architectes d’intérieur (plié ou négligemment drapé sur un canapé « design »), il se trouve de nos jours dans mainte « grande surface ». Forcément, la laine a été remplacée par des matériaux synthétiques et donc beaucoup moins nobles. Sans omettre le choix monstrueux en coloris que les usines chinoises proposent.

    Mon choix personnel commence par un plaid dérobé au Grand-Hôtel de Stockholm d’un beige caramel, très discret, sans marque apparente, qui va absolument avec tout (si vous avez les abat-jour qui vont avec, ce sera évidemment encore mieux). Il est parfait pour les premières balades en traîneau ou un week-end d’oisiveté dans votre petit salon marocain. Un plaid en zibeline ? Ca pourrait faire un chouïa nouveau riche, mais si vous êtes frêle et frileux, ne vous en privez pas. Mais uniquement dans votre troïka. Contre les fraîcheurs de la fin d’été, je conseille un plaid Hermès : d’un très joli brun, imprimé de quelques « H » et petites ancres. Genre : « C’est tout ce qu’il me reste de mon yacht ! » Personnellement, j’adore cette ambiance « créancier », également référencée comme le style « dépouillé », mais si vous êtes un nouveau riche, je peux très bien comprendre que cette ligne ne vous comble pas.

    Ma couverture préférée est toutefois d’un très joli vert à l’intérieur. L’extérieur (carreaux) est en vert et brun. Elle est divinement vintage et a été fabriquée dans les années 60 du siècle dernier, à partir de la laine d’une race ovine, très ancienne, originaire des îles Frisonnes, qui pâturaient alors sur nos terres. Elle est sans doute la plus épaisse et je la réserve donc principalement pour les grands froids du mois de janvier. S’écrouler élégamment sous ou sur un plaid fabriqué avec la laine de ses propres moutons, de nos jours, ce snobisme-là, il est quasiment introuvable. Il existait autrefois, dans les années 1970, un duc anglais, qui posa dans un ensemble Harris Tweed (en laine de ses propres moutons et photgraphié en plein milieu d’une trentaine de ses « sujets » tondus), pour une publicité dans un magazine de mode. Il y avait aussi, dans les pages publicitaires de ce magazine, une véritable lady, qui ne jurait, naïvement, que par une seule marque de savon. Aujourd’hui, ça nous laisse rêveurs….

    De mi-octobre à mi-février, je m’en sers également comme couvre-lit ou couverture supplémentaire. En été, c’est plutôt le plaid du Grand-Hôtel suédois, beaucoup plus léger et qui prend, une fois plié, très peu de place. La preuve : j’ai bien réussi à le sortir, avec les abat-jour, une table de chevet et quelque vaisselle pêle-mêle, sans trop me faire remarquer. Sans omettre ma boîte à outils ! Au demeurant, les petites ancres d’Hermès seront pendant les mois estivales pleinement de saison. Vous pouvez alors l’utiliser comme jetée de lit mais aussi pour vous y étendre après un pique-nique sur une plage privée.

    Si vous n’aimez pas suivre les conseils des magazines de décoration, et vous tenez absolument à ranger vos plaids, alors il vous faut une malle ou un coffre à plaids. Votre plaid est un ustensile très personnel, avec qui vous partagez des moments de farniente intense, vos siestes et paresses les plus voluptueuses. La malle Louis Vuitton est un grand classique. Il vous faut une malle en bois aussi, dans un style gustavien, dénichée chez un antiquaire local (non, il n’y en a pas au Grand-Hôtel de Stockholm) pour créer un contraste, un effet décalé. Vous pouvez également solliciter un ébéniste ou un maroquinier encore merveilleusement ignoré par les trendspotters ! Dans le cas présent, il suffit de consulter les Pages Jaunes ! Et de brûler une grande quantité de cierges, même toutes les bonnes sœurs que vous croiserez sur votre chemin, car l’annuaire en question n’a rien d’un bottin mondain. Contrairement à la page publicitaire de mon blog, on y trouve de tout et du n’importe qui. Préparez-vous à un service beaucoup moins soigneux que celui des maisons Hermès ou Louis Vuitton ou celui de vos fournisseurs habituels en antiquités et autres bagatelles convoitées, auquel vous êtes habitué. Il se peut que l’établissement ne soit en rien comparable au Grand-Hôtel de Stockholm, que l’établissement ou l’artisan soient entièrement dépourvus de snob-appeal et que – bien probablement-  ils n’en auront jamais.

    Je vous conseillerai bien d’acquérir quatre à cinq ovins (et une petite main pour la tonte), mais je ne connais pas votre environnement, et dans un appartement haussmannien, même un ou deux moutons, cela risque de perturber votre copropriété. En sortant votre bétail sur le Champ de Mars, ne perdez pas une once de votre majesté, maintenez votre stature avec un naturel surprenant. Bien évidemment, vous évitez un style « hippie » trop prononcé, même le « baba riche » ; ce n’est pas parce qu’on sort son troupeau qu’on ne doit pas être bien mis. Vous n’êtes pas là pour vendre des fromages de chèvre ! Certes, vous avez réinventé un snobisme, au fond, prodigieusement audacieux : votre négligence vestimentaire sera toutefois plutôt contrôlée. On n’est quand même pas dans les montagnes sardes ou les plaines de la Sibérie! Faites-vous, surtout au printemps quand les agneaux sautillent partout, assister de quelques scouts de la paroisse. En faire de l’astrakan ? Je vois : vous ne perdez pas le Nord ! Le curé sera évidemment une alternative plus snob ! Jouez, si le cœur vous dit, à la Marie-Antoinette, et déguisez-le, éventuellement, en personnage encore plus authentique, avec quelques haillons trouvés à l’Armée de Salut. Je croise mes doigts pour vous !

    Voilà la sélection snob de cette semaine ! Je devais être à la tête du marketing chez Snob.Shopping.com, vous ne trouvez pas ? 

     


  •  

    Une critique de mon "Snob Extrême – Précis de fuite arctique et antarctique" trouvée sur le site http://www.elconfidencialdigital.com.

    Avis aux éditeurs espagnols snobs?

    "Su autor, Antonius Moonen, ha tenido en los últimos años encontronazos de violencia verbal con Fréderic de Rouvillois, escritor de una historia de la educación y una historia del esnobismo, ya que de Rouvillois afirmó ser un snob del café Illy y Moonen se le lanzó al cuello tras detectar ahí un no va más de la vulgaridad. Es una pena pensar que libros como estos, entretenidos, agradables y bastante informados, nunca se publicarán en España. En su último aporte de excentricidad, Moonen viaja a los polos para instruir al lector en la poética del frío y en todo género de saberes más o menos misteriosos sobre exploradores, fauna nórdica, cocina, vestimenta y demás. Uno aprende a vivir como un inuit, en caso de necesidad, o a montar en caribú, por más que “ninguna casa de marroquinería de lujo ha mostrado aún interés en confeccionar riendas para reno”."

     

     


  • Je vais sans doute vous décevoir: il n’y a pas que la Parisienne qui est snob. Les Madrilènes, Berlinoises, Londoniennes, New-yorkaises ou Moscovites la font bien souvent de l’ombre ! Certes, elle est la plus snob dans un contexte national, mais à l’échelle mondiale, je pense toutefois que c’est l’Italienne qui aura les meilleurs résultats. Certaines mamans de la péninsule semblent même disposées à offrir leurs filles au chef d’état afin de devenir la belle-mère de celui-ci ! Généralement, les Italiennes et Italiens pratiquent leur snobisme librement :  il faut toujours faire « bella figura ». D’où leur penchant pour les accessoires. En conséquence, on constate que la coquetterie y est aussi bien féminine que masculine. Et il n’y a pas que les Romaines qui sont snobs. Au demeurant, en raison de l’omniprésence du Vatican (ce qui les rend, forcément, moins impressionnables), le snobisme ecclésiastique est peu entretenu à la capitale italienne. Ne commettez donc pas le même faux-pas que ces étrangers qui tombent en extase devant le colonel des gardes suisses ou à genoux devant chaque cardinal ou monsignor chanoine qu’ils croisent. Restez blasés !

    Parmi les Florentines (que certains historiens soupçonnent responsables de la naissance de maint objet de luxe), les Milanaises (destination inévitable pour les snobs de la mode), les Vénitiennes ou encore les Napolitaines, on compte également beaucoup de snobs. Notons que chacune de ces villes provinciales a sa propre aristocratie (et son snobisme résultant), dont les origines remontent souvent jusqu’au Moyen-Âge, et qui est encore très respectée. D’ailleurs, lors de la sortie de mon premier livre en Italie, une comtessa du cru (dont les ancêtres remontaient jusqu’au IX siècle !!) m’avait gentiment susnommé « un ayatollah du snobisme ». Avec une telle publicité, le livre fut évidemment un grand succès. Etrangement, son éditeur n’a jamais trouvé nécessaire de payer mes droits d’auteur. Rassurez-vous, j’ai un avocat très snob, dont l’étude loge dans un palazzo historique du XVII siècle. En Italie, c’est quasiment une banalité.

    Lorsque vous souhaitez obtenir la nationalité italienne, le mariage reste le moyen le plus certain et diligent. Si vous doutez de la continuité du snob-appeal du président italien actuel, demandez à votre maman d’organiser un rallye quelque part dans le nord de la Sardaigne avec quelques célibataires de l'aristocratie piémontaise ou toscane. Notez qu’en Italie les titres sont généreusement distribués (Commendatore, Dottore, Cavaliere, Ingegniere, Maestro et cetera), que les titres nobiliaires y sont usités dans la conversation et que le moindre ministre, diplomate ou évêque s’y fait appeler Eccellenza. Sûr que vous y trouverez chaussure à votre pied. Pour le catering ? Tranquillisez votre maman : je la présenterai à deux cuisinières siciliennes de renommée (le hasard a voulu qu’elles soient princesses authentiques et certifiées) qui s’occuperont merveilleusement de vous ! Votre mère sera aux anges !

    Quant à vous, je vous souhaite bon vent ! N’oubliez pas que l’Italien a la réputation d’être un mari jaloux et un chef de famille autoritaire. Prévoyez donc un contrat de mariage « bétonné » ; je vous mettrai éventuellement en contact avec mon avocat, cela va de soi. Pour le divorce prononcé par le Saint Père lui-même, suivi d’un petit drink, très informel bien sûr, dans la tribune du patriciat de la basilique vaticane, il se peut que son secrétariat vous fasse attendre longuement. Mais si vous n’êtes pas pressée, ça vaut le coup d’être patient, car je suis persuadé que les correspondants romains de Gala ou Point de Vue en parleront dans leurs futures rubriques mondaines. Peut-être même que la rédaction décide de vous consacrer un reportage entier ? Faites ce petit plaisir à votre mère, après tout ce qu’elle a enduré, elle mérite bien une récompense ! Partez ensuite (vous le pouvez, grâce à mon avocat) faire une visite ravageuse aux boutiques de Vhernier et Bulgari à Capri.

    Je devais postuler pour le poste d’ambassadeur d’Italie, vous ne trouvez pas ? Eccellenza Anton, ça m’irait très bien !