• Pâtisseries snobs

    La France est richement pourvue en pâtisseries. Comment choisir la vôtre? Effectivement, il y a des boulangers qui sont moins snobs que d’autres: cela dépend, évidemment, en majorité de leur clientèle et du quartier. Mais même en province, dans des quartiers populaires et les banlieues, il y en a qui suintent, littéralement bien sûr, du snob-appeal. Ainsi vous pouvez acheter vos croissants et baguettes quotidiens chez des boulangères et boulangers aux noms très distingués comme « La Comtesse de Trévise » ou « Au Duc de La Chapelle ».

    Des pâtisseries « Le Petit Prince » il y en a à  Saint Martin d’Heres (Isère), à Paris, à Cagnes-sur-Mer, à Genève, à Giraumont (Meurthe et Moselle) ; en bref : partout ! À défaut, le voyageur snob trouve des boulangeries « royales «  à Nice (où il existe également la pâtisserie « La Princesse »), dans le XX arrondissement de Paris, à Digne-les-Bains (Alpes de Haute-Provence) et à Tourcoing. Les habitants de Versailles sont, comme toujours, très privilégiés : pour leurs galettes des rois, ils ont le choix entre « La Gerbe Royale » et « Au Roi Soleil ».  Notons également plusieurs pâtisseries appelées  «La Duchesse » (Meudon, Lyon, etc.), une « Duchesse Anne » à Perreux-sur-Marne, une « La Reine Anne » à Morlaix, et ainsi de suite.

    Vous avez un choix époustouflant, sans doute plus vaste que tous les royaumes de l’Europe du Nord réunis. Je suppose que ça doit être une crainte monstrueuse pour Pierre Hermé. Nos chers snobs sensibles aux titres (et on en trouve dans toutes les classes sociales), eux aussi n’ont plus qu’à se tenir, car la tentation et l’obésité les guettent sans pardon !

    « La Reine du Blé » à Ivry-sur-Seine ? Désolé, je ne la connais pas, mais je ne suis pas très adroit ni en géographie ni en généalogie nobiliaire; je sais à peine distinguer la noblesse de la Restauration de celle du Second Empire…