• Luther snob

     

    « On peut servir Dieu par l’oisiveté. Oui, par rien de plus que l’oisiveté », nous dit Luther.

    Dans ce cas, je mérite amplement ma place au ciel ! Il dit aussi que celui qui a inventé le brassage de la bière était une catastrophe pour l’Allemagne, ce qui est très contradictoire. Lors d’un voyage en Italie, Luther constate quelque peu surpris le snobisme des Italiens qui préfèrent la soie qui coûte six florins alors qu’en Allemagne on porte celle qui ne coûte qu’un florin. Evidemment, Luther désapprouve ces élégances latines, ces tentatives de ressembler à un dieu. L’homme était plutôt nihiliste et enseignait la sobriété, ce qui peut être assez snob de la part d’un milliardaire, mais ce n’est en rien anormal de la part  d’un moine. Il aurait applaudi tous ces faux apôtres qui prêchent la modestie de nos jours !

    Luther se montrait toutefois très satisfait de savoir que « beaucoup de rois, empereurs, princes et seigneurs » prêtaient volontairement leurs nobles oreilles à ses propos. Il se réjouit également d’apprendre que la position de son rival fut sérieusement « endommagée ». N’ambitionnerait-il pas – inconsciemment peut-être -  le trône et la tiare papaux ? Nous ne le serons probablement jamais, mais désormais il est prouvé qu’il était sensible à l’opinion aristocratique, qu’il s’en vantait, ce qui fait de lui un snob royal. Le snobisme n'est donc pas un pêché mortel? Ouff !