• Le snobisme arrière-garde

    Hier, j’ai signalé le déclin affligeant du snobisme des comptes suisses. Aujourd’hui je vous parle d’un petit frère du snobisme conservateur qui semble envahir votre joli pays : le snobisme arrière-garde. A ne pas confondre avec le snobisme de l’art sacré ou avec un de ces snobismes « sacerdotaux » pratiqués par certaines élites spirituelles comme jadis les Jansénistes ou les Templiers. Certes, à l’instar du snobisme de la patine, le snobisme arrière-garde a toujours existé : comme tout snobisme, il rassure. Toutefois, contrairement au snob avant-garde (dont le caractéristique essentiel est la curiosité), le snob arrière-garde ne connaît point cette peur de ne pas être à la pointe, de ne pas savoir ce qu’il est à la mode. Or son énergie est basée sur la peur du progrès, une frayeur encore plus dramatique, car, historiquement, les réformes sont incontournables. En outre, le choix de son porte-parole nous démontre ses efforts pathétiques et son attirance pour les has-been. Ainsi il s’agit d’un snobisme « mort-né ». En effet : encore une triste nouvelle…