• "Le snob est presque par définition mal assuré dans ses rapports sociaux (au sens le plus large) et recourt au snobisme comme à un massage de son moi. Etant donné que personne n'est assez sûr de soi pour que son moi n'ait pas besoin, de temps en temps, de quelques manipulations externes, il n'est guère de gens qui ne soient snobs d'une façon ou d'une autre."


  • «Regardez cette lettre. Pourquoi elle est toujours au-dessus de toutes mes lettres? Parce qu’elle porte une couronne – si je reçois une lettre estampillée d’une couronne, miraculeusement cette lettre flottera dessus. Je me demande souvent : pourquoi ? Je sais parfaitement qu’aucun de mes amis ne sera jamais et n’a jamais été impressionné par quelque chose faite pour les impressionner. Pourtant, je le fais – voici la lettre - au-dessus de toutes les autres. Cela prouve, comme une éruption ou une tache, que je suis atteinte de la maladie… Je veux des couronnes ; mais elles doivent être vieilles ; des couronnes qui portent de la terre avec elles et des manoirs ; des couronnes qui engendrent simplicité, excentricité, aisance.» 

     


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    "Le bidet naît à l’époque de Madame de Pompadour, au moment le plus pimpant du libertinage. Si vous êtes à court d'idées: celui de la marquise en question était plaqué en bois de rose et décoré fleurs, garni de moulures, et les pieds et ornements en bronze doré. En Angleterre et aux Amériques on ne suit guère cette mode. Isadora Duncan, qui emportait toujours son propre bidet en faïence avec elle (car les hôtels américains en étaient dépourvus), se plaignait encore que certains directeurs refusent l’accessoire et qu’elle soit obligée de louer une villa à Miami pour l’installer convenablement! Il y a beaucoup de choses à dire au sujet de la pudeur américaine, mais le pays est vraiment trop vaste pour susciter l’intérêt d’un snob. Puis, entre nous, que pourrions-nous attendre d’un pays où la frustration liée au manque aristocratique pousse les pères et mères de famille à baptiser leurs fils Baron, Duke, Prince ou Earl ! Il faut être un peu naïf, tout de même." 


  • « Un autre jour, je surpris Madame en train de raconter à une amie, dans son cabinet de toilette, les impressions d’une visite qu’elle avait faite, la veille, avec son mari, dans une maison spéciale où elle avait vu deux bossus faire l’amour…

     - Il faut voir ça, ma chère. Rien n’est plus impressionnant (…) et les gens qui ne pratiquent point ce vice par passion s’y adonnent par snobisme… C’est ultra chic… »

     





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