• French snobs (bis)

     

    « En France, les choses se passent différemment. Le ton du snobisme français est beaucoup moins vulgaire que le nôtre. Ils sont simplement mieux. Les Français considèrent par exemple que jeter l’argent par la fenêtre ou se vanter, même subtilement, est une preuve de mauvaises manières : une personne outrageusement dépensière n’y est pas acclamée, mais plutôt méprisée. Or, en France, il faut être cultivé, ce qui peut être très difficile et pénible. L’argent n’y remplace pas encore, comme chez nous, l’érudition. Ainsi, les intellectuels y sont beaucoup plus estimés et l’intellectuel ayant quelques ambitions snobs peut y mener une vie assez tranquille. D’ailleurs, la plupart des hôtesses françaises d’un certain standing ont toujours quelques intellectuels, artistes et un ou deux philosophes dans leur ménage. Ici, tout le monde s’en moque. Chez nous la culture est non seulement superflue mais par surcroît suspecte. Un Anglais, toute classe sociale confondue, est aussi fier de ses sottises qu’un Français de son éducation. »

     

    The Duke of Bedford’s Book of Snobs par le Duc de Bedford (1965)