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    Pauvre de moi, qui croyait naïvement enfin pouvoir contempler une émission digne de mon intérêt, avec la future fine fleur de notre planète….. Afin de vous éviter une telle déception - et je pèse mes mots : surtout les snobs intellos et snobs conservateurs pourraient être grièvement heurtés - , ne vous laissez pas méprendre par le titre de l’émission « Carré ViiiP » sur TF1. Cependant, l’ancienne présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, Michèle Cotta, membre du comité déontologique de l’émission, a déjà crée un petit buzz en annonçant vouloir se retirer, jugeant son contenu trop effronté et primitif. Et qu’en pensent les autres membres de cette commission de spécialistes en devoirs et en morale comme Elisabeth Badinter et Christine Albanel ou Louis Schweitzer? Franchement, il sert à quoi, ce comité ? Pour donner bonne conscience à Endemol? Ou s’agit-il uniquement de name-dropping, voire d’un snobisme « primaire », comme les « Royal Warrants » en Angleterre ? Dans ce cas, j’aurais dû être membre aussi, vous ne trouvez pas ?! Quelle insolence!! 


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 1,5 kg de veau (noix pâtissière), 500 gr de champignons de Paris, 100 gr de beurre, 150 gr de crème fraîche, 1 jaune d’œuf, 1 c à c de farine, sel poivre.

    Mettez le rôti dans un plat allant au four, salez, poivrez, parsemez de 75 gr de noisettes de beurre. Faites cuire pendant 1h30 à four moyen. Arrosez fréquemment en cours de cuisson. Laissez refroidir le rôti puis coupez-le en tranches régulières d’environ un doigt d’épaisseur. Pendant la cuisson du rôti, nettoyez les champignons, coupez-les en lamelles et faites-les cuire 10 à 15 minutes dans le restant du beurre. Passez-les ensuite à la moulinette pour en faire un fin hachis. Délayez la farine dans la crème fraîche et ajoutez-la au hachis de champignons. Laissez épaissir quelques minutes sur feu doux. Retirez la casserole du feu. Attendez que son contenu ait un peu refroidi et ajoutez le jaune d’œuf, du sel, du poivre et tournez vivement. Tartinez chaque tranche de viande avec cette préparation et reconstituez le rôti en la mettant dans un plat allant au four. Arrosez-le avec le jus de cuisson de veau et faites chauffer et dorer légèrement en surface à four moyennement chaud. 


  • Vous voulez commencer une collection de photos de monarques, de préférence dédicacées? Voici comment s’y prendre. 

    Vous pouvez vous adresser aux altesses directement. Ne vous embêtez pas trop avec des recherches de codes postales ou de numéros de la rue : le nom du souverain, le palais (facultatif) et le pays suffisent largement pour que votre courrier arrive à sa destination. Vous pouvez également y ajouter un « Bon Anniversaire » ou un « Joyeuses Pâques », car certaines altesses jugent vulgaire de satisfaire la requête d’un chasseur d’autographe. Comme ça, politesse oblige, vous êtes quasiment certain qu’elle vous répondra. Un bristol avec une charmante réponse protocolaire d’Elisabeth II ou d’Albert de Belgique est un joli début pour votre collection. Et n’oubliez pas prince Hans-Adam II du Liechtenstein. Ce n’est pas le moment de vexer les petites principautés: il n’y a pas que les sultans et émirs qui disposent d’un téléphone arabe, car nos têtes couronnées européennes ont fréquemment des liens familiaux. Je vous signale aussi, comme il arrive souvent aux employés dans le domaine du luxe, que les secrétaires de rois et de reines se prennent parfois pour leur employeur : ils font un « transfert ». Attendez-vous donc à une lenteur et une nonchalance aristocratiques dans le suivi de votre courrier.

    Si vous jugez plus sage d’élargir votre collection en y incluant les post-monarchies, il suffit de visiter les salles de ventes. On y découvre des vraies merveilles comme des épreuves d’époque de Soraya Esfandiari, ex-Shabanou devenue princesse royale d’Iran (avec tampon au verso). Ou encore le livre de messe du couronnement du roi Georges V et la reine Mary, des photos de mariage du roi Zog Ier et la comtesse Apponyi (surnommée la Rose Blanche de Hongrie) suivi d’images de leur exil (provenance : Agence New York Times) ou encore des portraits tout récemment découverts des Romanov ou d’un arrière petit-fils de Louis-Philippe.  Toutefois, cela vous coûtera plus cher qu’un timbre ou deux.

    Au demeurant, savez-vous pourquoi  on ne vit jamais les têtes des empereurs allemands sur les timbres ? Parce que Guillaume II ne voulait pas être « léché par le derrière » et « tapé dessus par le devant ».

     


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    « (…) J’étais assis à côté de Salomon Rothschild et il m’a traité tout à fait comme son égal, d’une manière tout à fait famillionnaire. »

    (Heinrich Heine, Bains de Lucques)

    Cette phrase, nous explique Sigmund Freud dans Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, Heine l’a mise dans la bouche d’un personnage comique et très snob, un nommé Hirsch-Hyacinth, taxateur à Hambourg et valet de chambre chez le très distingué baron Cristoforo Gumpelino, dont les titres de noblesse sont cependant douteux. À bien des endroits, nous constatons que c’est Heine lui-même qui nous parle, qu’il s’agit d’une auto-parodie. Hirsch expose par exemple les raisons pour lesquelles il a abandonné son ancien nom et se donne celui d’Hyacinth. « En outre », poursuit-il, « j’ai encore l’avantage d’avoir déjà un H sur mon sceau et donc ne pas avoir besoin de m’en faire graver un nouveau. »  Or cette même économie, Heine lui-même l’avait faite lorsqu’à l’occasion de son baptême (il devient catholique à vingt-sept ans), il avait changé son prénom « Harry » contre celui de Heinrich.

    Heine avait également un oncle du nom de Salomon qui était le riche de la famille et qui joua donc un rôle essentiel dans la vie de l’écrivain. Toutefois, ce qui dans la bouche de son personnage pourrait être considéré comme un snobisme (il se sent flatté que son oncle le traite comme son égal), révèle vite à l’arrière-plan une réelle amertume dès que nous l’imputons à son créateur. Nous savons par exemple qu’Heine avait le désir d’épouser l’une des filles de cet oncle. Or sa cousine le repoussa.  Si Heine emploie le mot « famillionnaire » c’est pour signaler que son oncle le traitait toujours « en parent pauvre ». L’écrivain en soufra toute sa vie. Et Freud ajoute : « C’est sur le terrain d’un tel état subjectif d’émotion qu’à pris naissance par la suite le mot d’esprit « famillionnaire ». 

    En conséquence, si vous, vous avez une tante ou un oncle qui vous accueille et reçoit de cette manière, parlez-en vite à votre psy. 


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    J’ai demandé à mon décorateur de faire un intérieur qui me ressemble. Il a suggéré la construction d’un bow-window… Est-ce snob ?

    Beaucoup de snobs optent pour ces fenêtres, ce qui nous ne surprend guère. Les « bay windows » sont devenus une mode pendant le style néogothique, un style né au XVIII siècle en Angleterre. Les architectes s’obstinaient alors à construire des villas aux allures de château médiéval. Ainsi la fenêtre à extension prit la place de l’oriel, du mirador et de la tourelle des demeures du Moyen-Âge. Par aubaine, c’était aussi le siècle d’un grand revival de l’art du vitrail. Mais c’est surtout pendant la période victorienne que leur nombre grandit ostensiblement sur les îles britanniques. Nonobstant, on en trouve dans le monde entier, à Zürich comme à Casablanca, et à chaque époque, de la Renaissance au « style fédéral » aux Etats-Unis.

    Toutefois, dans votre cas, je vous conseille d’arrêter les travaux immédiatement et de prendre, illico presto, rendez-vous chez votre chirurgien esthétique attitré.  


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    Ci-après une critique de mon Petit Bréviaire du Snobisme trop adorable et très complice et « absolute snob », trouvée sur le blog Absolute Trendsetter ( http://absolute-trendsetter.over-blog.com/)

    « Dernièrement, j’ai testé le salon de thé Hermès. L’occasion de faire un petit tour par la librairie et de dénicher un opus qui m’était jusqu’alors inconnu mais que j’ai dévoré avec délectation : Le petit bréviaire du snobisme par Antonius Moonen. Inutile de vous dire que je me suis jetée dessus, et pas uniquement parce que ça me faisait un joli sac Hermès à arborer à la sortie.

    Snob est un adjectif qu’on me lance depuis des années, utilisé le plus souvent dans un sens péjoratif, uniquement parce que j’ai quelques idées et que je n’en démords pas. Oui, je suis allée des années durant en vacances à Saint-Tropez, et force est de constater que le village a perdu de son charme avec l’arrivée de nouveaux riches sans aucune éducation. Y aller en juin ou en septembre semble être l’unique solution.

    Parmi mes autres défauts, on peut lister mon allergie aux sanitaires publics, mon incapacité maniaque à emprunter chaussures ou vêtements (et à prêter les miens), mon aversion pour le cheap bas de gamme sans aucun style, mon arrogance face à tout ce que je n’admire pas d’une façon ou d’une autre (et sachez-le, cela fait beaucoup de choses), mon désintérêt de la chose publique (puisqu’elle est publique, elle ne me concerne pas), ou encore mon idée personnelle d’une bonne compagnie.

    Pour autant, je suis à première vue tout ce qu’il y a de plus normal, quoique pouvant sembler un peu hautaine parfois (les talons y sont pour beaucoup : quand vous regardez les gens de haut, ils le prennent souvent pour eux). Mes goûts sont éclectiques, et j’irais même jusqu’à dire que je suis bon public. En revanche, tombez dans le graveleux sans humour, le pseudo-décalé sordide ou le manque de classe patenté, et ma générosité naturelle s’envole aussitôt.

    D’un redoutable esprit de synthèse, j’analyse tout ce qui est à ma portée et ai la critique facile, au grand désespoir de quelques personnes faisant volontiers preuve d’une certaine charité envers les fautes de goût évidentes, souvent orchestrée par des magazines qui savent que pour vendre il faut donner dans le neuf, quitte à ridiculiser nombre de lectrices (et lecteurs, mais dans une moindre mesure) influençables.

    A la lecture de ce bréviaire, j’ai donc pu constater que ce “défaut” dont on m’a longtemps affublée n’est en réalité qu’une qualité qui se perd avec les bonnes manières. Car malgré ma fâcheuse tendance à n’en faire qu’à ma tête tout en imposant mon point de vue (seul valable, cela se vérifie chaque jour), je fais preuve d’une éducation à toute épreuve, ce qui est d’autant plus désagréable pour les malheureux qui oseraient s’attaquer à moi.

    Une question se profile donc à l’horizon : faut-il revendiquer son snobisme, au risque de faire des émules qui, loin de l’être naturellement, le seraient par mimique ? Car si le snobisme est une qualité, le généraliser en ferait un banal trait de caractère. Alors oui, je suis snob, et non, je n’envisage pas de me soigner… »


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    « Un pays aussi nouveau et aussi vaste, et qui est en outre en pleine formation, ne peut pas pratiquer le « splendide isolement » d’un pays vieux. »

    (Blaise Cendrars : Hollywood – La Mecque du Cinéma)

    Saviez-vous que le houx devrait figurer dans les armoiries d’Hollywood ?  Car une certaine madame Wilcox, pour baptiser les lotissements de son mari qui donnèrent naissance à ce lieu sacré en 1887, avait choisi ce nom (Hollywood= le houx), parce que cela sonne bien et parce que le houx est un porte bonheur. Pour cette même raison, la marraine d’Hollywood a fait venir, à grands frais comme elle aimait à préciser, une quantité d’arbustes de houx d’Angleterre, qu’elle a fait planter en bordure du premier lotissement. Les houx n’ont malheureusement pas survécu au climat californien (la maison de Madame Wilcox a également disparu) mais on peut toutefois constater que la ville se porte fort bien. En honneur de Madame Wilcox, il reste juste une rue plantée de poivriers du Japon et de palmiers. Il y avait-là aussi un véritable château, démoli également, qui était la résidence d’un certain Paul de Longpré, un artiste peintre français qui passe pour avoir été le fondateur de la ville en tant que centre et ville d’art. Selon les chroniques, cet aristocrate assurait la vie mondaine dans ce coin perdu de l’Amérique. Car le pays a beau prétendre d’être habité par le peuple le plus démocratique de cette planète, et même s’il ne peut pas pratiquer le « splendide isolement » d’une nation antique, il n’est pas insensible aux titres de noblesse et au snobisme.

    Les Etats-Unis sont cependant trop vastes pour beaucoup de snobs. Chaque snobisme y devient instamment une affaire de plus de 300.000.000 d’individus. C’est en effet effrayant, n’est-ce pas ?

     


  • Vous cherchez quelque musique snob pour votre prochain cocktail mondain ? C’est alors avec joie que je vous informe de la sortie du huitième album Rhythms of Concrete de The Snobs. Des voix psychédéliques, des claviers « cosmiques », des sons industriels, des paroles nietzschéennes sur un fond de groove dont la froideur fera tousser vos invités : tout y est d’un snobisme grave ! De surcroît, vous serez nettement plus dans la tendance actuelle qu’en écoutant les derniers remix d’un DJ parrainé par les frères Costes. C’est barbant à la fin !

    Tous les albums de The Snobs sont disponibles en téléchargement gratuit depuis leur site internet : http://huntingbears.free.fr/

     


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    Mon mari s’habille atrocement… Je suis désespérée; je n’ose même plus sortir avec lui !

    Je suppose que vous avez tout essayé ? Une méthode assez snob, afin de leurrer votre entourage, consiste à lui donner quelques pièces ou un billet à chaque fois qu’il vous ouvre la porte, qu’il porte vos bagages ou qu’il vous dépose quelque part. Bien entendu, ce procédé s’applique aussi aux autres membres de votre entourage ou de votre famille vêtus piètrement. Une alternative est suggérée par Guy Bedos (jugeant sa mère trop pimpante) : il suffit de signaler à un agent de police de passage que votre mari est vraisemblablement un terroriste dangereux. Mon conseil : Notez que les durées des gardes à vue sont très variables. Il est donc sage de prévoir un chauffeur et un porteur pour votre retour. 


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    C'est sans doute à cause de tous ces évènements qui ébranlent notre monde ces dernières semaines, que cela s’est passé quasiment inaperçu : Ken Carson a fêté son 50ème anniversaire le 11 mars dernier. Vous vous souvenez de sa première apparition ? Cheveux en plastique, maillot de bain rouge et une serviette jaune à la main? Durant cinq décennies, Ken a changé neuf fois la couleur de sa chevelure et quarante fois de métier. L’ami de Barbie était, entre autres, homme d’affaires, athlète olympique, gigolo, agent secret et pilote. Côté vestimentaire, Ken était parfois très classique, portait des blazers, du tweed et des smokings, mais gardait toujours un œil attentif sur les évolutions de la mode. Pour ses déplacements, il empruntait à sa guise voitures, jets et hélicoptères. Il n’y a aucun doute : Ken avait du snob-appeal. 

    En 2004, l'amitié en Barbie et Ken se brise : selon un communiqué de Mattel, Ken serait parti visiter les champs de riz en Inde afin d’y méditer. Pendant ce temps, Barbie ne chôme pas et entame une amourette avec un surfer professionnel australien nommé Blaine, plus baraqué que Ken, mais aussi plus rustre. 

    En ce moment, Barbie et Ken sont de nouveau réunis. Le nouveau Ken a effectivement l’air reposé (je soupçonne même un petit lifting), il est plus bronzé, plus musclé, plus blond. Ce qui nous inquiète fortement … 






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