• Ingrédients (pour 4 personnes) : 1 perdrix, 80 gr de beurre, ½ de crème fraîche, 1 verre à liqueur de cognac, 1 verre à liqueur de whisky, 1 verre de porto, 3 œufs, sel, poivre. Pour faire sauter la perdrix : 30 gr de beurre, 1 c à s d’huile, sel, poivre.

    Encore une recette très seventies et trop riche selon Mildred, mon coach anti-âge ! Plumez, flambez, videz la perdrix, après l’avoir laissé mortifier 2 jours au frais. Coupez-la en 4 morceaux. Mettez dans une sauteuse 25 gr de beurre et une cuillerée d’huile d’olive. Posez-la sur le feu. Dès que le beurre et l’huile sont bien chauds, jetez-y les morceaux de perdrix les uns à côté des autres, salez et poivrez. Laissez cuire sans couvrir, à feu vif, sans laisser trop brunir. Mettez-le sur un plat en tenez au chaud dans le four (thermostat 4). Egouttez complètement la graisse de la sauteuse. Versez ensuite dans celle-ci le cognac, le whisky et le porto. Faites chauffer en raclant le fond de la casserole pour délayer le fond de jus caramélisé. Laissez réduire jusqu’à la valeur d’un petit verre. Retirez la casserole du feu.

    Délayez dans un bol la crème avec les jaunes d’œufs bien battus avec une pincée de sel et de poivre. Versez le tout dans la sauteuse et remettez-la sur un feu doux en ne cessant de remuer doucement. Laissez chauffer sans bouillir comme une crème. Ajoutez alors le beurre divisé en petits morceaux, laissez cuire (sans bouillir) encore deux minutes. Trempez chaque morceau de perdrix dans cette sauce. Dressez-les sur un plat très chaud en pyramide. Versez dessus toute la sauce et servez. Conseil: évitez une battue trop matinale le lendemain. 


  • Dans la catégorie des snobs conservateurs, des snobs qui tiennent aux valeurs et aux traditions, et qui pratiquent parfois un snobisme à l’ancien régime, il y a les snobs chasseurs. Et croyez-moi, ceux-la, sans doute aussi contrairement à vos idées reçues, pratiquent un snobisme du vocabulaire un des plus pointus de cette planète. Par exemple, on ne dit pas « Les chiens aboient », mais les chiens « donnent de la voix ». On ne dit pas « Tenez, voilà l’animal », mais « Taïaut, Taïaut ! » et lorsque le cerf en question est cerné par la meute, on dit qu’il est « hallali ». 

    Il est vrai que la vénerie est un sport qui transforme le plus médiocre des industriels ou banquiers en grand seigneur féodal, même si les chasses, depuis qu’elles ont été retirées des privilèges fiscaux, se font de plus en plus discrètes.

    Si vous voulez en être, alors rendez-vous, avec ou sans votre banquier, ce mois de novembre à Saint-Hubert (Capitale Européenne de la Chasse et de la Nature) dans les Ardennes belges, où vous assistez à un concert de trompes de chasse  du Royal Forêt Saint-Hubert. Il y aura probablement quelque noblesse wallonne ou luxembourgeoise, de quoi remplir votre carnet mondain. Après la messe aura lieu la distribution des pains bénis qui sont très convoités : c’est un mystère que la maison Paul n’en propose pas.  Ensuite il y aura la bénédiction de votre meute. Si votre épouse souhaite en profiter pour faire bénir son vison, allez-y, c’est le moment, car pour lui aussi, la saison commence bientôt ! La cérémonie est suivie d'un marché avec dégustation où vous trouverez des pâtés du terroir qui accompagneront parfaitement vos petits pains sacrés. Vous pouvez aussi les garder et les proposer lors de votre prochain cocktail dînatoire à la capitale. Avec du foie gras, ils auront un succès fou.

    Se pose effectivement la question : quel gibier ? Certes, il y a des trophées qui ont plus de poids que d’autres. Il y a aussi des snobs chasseurs qui ne jurent que par les bêtes exotiques. Ils préfèrent chasser l’antilope et se loger dans un lodge quatre étoiles, au lieu d’assister à une battue au lièvre dans une plaine inquiétante et humide du Pas-de-Calais.  Si vous souhaitez acquérir un pavillon de chasse convenable (pourrie de chic : une ancienne commanderie templière), adressez-vous à un agent immobilier en Sologne. Quant à votre toilette, vous avez le choix entre l’avenue Montaigne et le Faubourg St. Honoré. Le fusil, vous l’achetez à Moscou chez une maison anglaise fondée en 1835, même si la filiale parisienne à tout ce qu’il faut. Mais, non loin, en Sibérie, vous pourriez paisiblement vous exercer sur une bête ou un nomade de passage, sans se ridiculiser devant le Tout Paris !

     


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 1 carcasse de poulet et les abattis, 1 poireau, 2 carottes, 2 oignons, 1 échalote, 1 bouquet garni, 150 gr de beurre, 50 gr de farine, 2 clous de girofle, 20 cl de crème fraîche, 20 cl de vodka, sel, poivre, persil.

    Lavez et épluchez les légumes. Epluchez et piquez les oignons d’un clou à girofle. Dans une cocotte, faites suer la carcasse et les abattis dans un peu de beurre. Ajoutez les légumes et recouvrez d’eau. Salez, poivrez. Ajoutez le bouquet garni. Laissez frémir à feu doux pendant 1 heure et 30 minutes. Passez le bouillon au chinois. Ajoutez la moitié de la vodka et remettez sur le feu. Incorporez la farine à 100 gr de beurre ramolli. Quand le bouillon frémit, ajoutez le beurre manié par petites doses, en remuant sans cesse. Laissez cuire encore une minute. Au moment de servir, ajoutez la crème fraîche, et hors du feu, le reste de la vodka et quelques feuilles de persil. 

     


  •  

    Hier soir, lors d’un dîner succulent dans un salon particulier du Macéo (15, rue des Petits Champs – 75001 Paris) en honneur de notre exquise consultante en nutrition anti-âge Mildred (en présence d’une élite internationale, délicieusement lascive, prodigue et éloquente d’agréments opulents et spirituels ; en bref ultra-snob), notre ami John-John eut une idée fabuleuse : pourquoi Liliane Bettencourt ne fait-elle pas une donation de sa fortune au Trésor Public français ?

    Les arguments de John-John étaient de poids ! Premièrement, il n’y aura plus ce « trou » immense dans la caisse de votre Sécurité Sociale : donc fini les grèves et la pénurie de carburants. Deuxièmement : Madame Bettencourt ne sera plus harcelée par sa fille et son avocat. Troisièmement : l’image de marque de la Maison L’Oréal, qui a atrocement souffert de cette affaire, sera blanchie. Ce serait, en effet, un coup de marketing prodigieux, sans la dépouiller entièrement: il lui restera toujours sa villa somptueuse à Neuilly-sur-Seine, son île et ses nombreux comptes bancaires en Suisse ou en Asie.

    Se pose alors la question: est-elle snob, la charité ?

    Lord Henry, dans Le Portrait de Dorian Gray, considère le dynamisme de sa tante Lady Agatha, qui secoure un quartier pauvre de Londres, comme « trop laid, trop horrible, trop déprimant ».  Wilde parle même d’ « immoralité révoltante ». Charles Baudelaire se moque également de ces « entrepreneurs de bonheur public » qui persuadent les miséreux « qu’ils sont tous des rois détrônés ». L’auteur du Spleen de Paris suggère plutôt qu’on « assomme » les pauvres afin qu’ils redécouvrent leur orgueil. Ce qui n’est pas surprenant car si le dandy revendique une chose, c’est bien sa fatuité et son amour-propre! Ainsi le dandy s’amuse à provoquer nos codes moraux et à déstabiliser notre conscience. Ce qui explique sans doute pourquoi certains auteurs pensent que François-Marie Banier serait un dandy... Or, selon Françoise Dolto, qui est cependant une notoriété considérable, le public a la fâcheuse tendance de confondre « le dandy et ses imitateurs ratés, ces jeunes gens bien vêtus, peu occupés qui, par leurs familles ou par quelque ami cher, sont entretenus à rester parasites sémillants d’une société dite de plaisir ». Et toc ! 

    En revanche, chaque élan caritatif (et chaque donation) pourrait être tenu pour une forme altruiste de domination, de supériorité, de vanité et de snobisme.  Donner aux pauvres est flatteur pour l’ego ! Qui donne aux pauvres, prête à Dieu. Considérant son âge avancé, Madame Bettencourt (qui, au demeurant, ne figure pas sur la liste de clients pourtant ultra-élective de notre amie Mildred) devait y songer sérieusement. De par ailleurs, parfois, lorsqu’on s’engage véritablement, on devient une sorte de divinité soi-même ! Certes, l’Histoire religieuse mentionne déjà une Sainte Liliane (sauvagement martyrisée par un émir arabe au 9ème siècle), mais qui s’en souvient encore ? Notons toutefois que l’Ordre de la Charité (voir image), strictement réservé aux dames nobles (et richement orné de rubis et de diamants) fut instauré en 1878, par Abdülhamid II, sultan de l’empire Ottoman.  

    Indéniablement, la charité a toujours été un des passe-temps favoris de l’élite. Je vous rappelle cette anecdote touchante d’une autre lady débordante d’énergie comme seules les vieilles Anglaises savent l’être, à son retour à la capitale après quelques semaines de repos dans sa campagne. Dès le lendemain matin, elle souhaite se rendre près de ses protégés. Mais au lieu d’y trouver l’ambiance habituelle « hiver 54 », elle découvre un immense chantier, avec plein de HLM en construction. « Mon Dieu ! », crie-t-elle, saisie, à son chauffeur en sortant de sa Rolls Royce, « Qu’a-t-on fait avec mon adorable quartier de misère ?! »

    A propos, la lady, tout comme Madonna arrivant en 4 X 4 à l’orphelinat au Mali, commit un horrible faux-pas ! Car que disent les guides des convenances ? « Naturellement, il faut s’habiller discrètement pour visiter les pauvres. Prenons garde cependant qu’ils peuvent se sentir flattés qu’on soit bien mis quand on vient vers eux. Pas d’autos luxueuses à la porte d’une maison d’indigents; prenons le tramway, l’autobus, le métro. »

    Ces règles du savoir-vivre doivent en refroidir plus d’un (pourtant, une Madonna sur le dos d’un âne, quoi de plus harmonieux ?). Pour info : le Trésor Public de Neuilly-sur-Seine se trouve au 3, rue Boutard, métro Pont de Neuilly, ou le bus n° 176….

    Singulièrement vôtre,

    Anton@snoblissime.com

     


  • Ma fille veut un Plume, grand modèle…

    Cela ne m’étonne pas ! Considérant les kilos de livres que les bambins français transportent ! Votre fille a un excellent goût, ce qui est plutôt rare par les temps qui courent, surtout à en juger la dégaine de certains lycéens. Vogue Enfant devait être une lecture obligatoire dès la maternelle! Vous n’avez qu’à le lui promettre pour le prochain Noël sous condition qu’elle ait une moyenne de  20/20 en maths, ou en une autre matière déficiente. Donnez éventuellement quelques aumônes aux profs concernés afin de s’assurer qu’elle n’y arrivera pas. Récompensez-vous (vous le méritez : vous avez fait des sacrées économies) et offrez-vous ce petit diamant princesse de la même maison dont vous rêvez depuis un moment.     

     


  • Merci, cher Anton, de ton combat pour la cause! Ce blog est décidément un bastion de la civilisation et du carat dans ce monde en perdition, damned!

    Marie-Christine, Paris 


  •  

    Si vous êtes une ou un snob qui chérit les bijoux et tout ce qui scintille, il faut avouer que l’époque n’est guère facile. D’un côté, il y a cette maudite crise et de l’autre, il y a cette tendance politiquement correcte qui en résulte, et qui vous oblige à camoufler vos accessoires brillants afin de ne pas être vilipendé et qui est tragique pour les créateurs de joaillerie. Par aubaine, deux musées parisiens vous proposent actuellement des expositions qui vous permettent, sous la bénédiction de la Culture, d’exprimer votre penchant sans danger.  La première, c’est l’exposition « Baba Bling » au Musée du Quai Branly avec 300 pièces de mobilier, d’argenterie et de textiles précieux émanant des riches Chinois de Singapour. La deuxième, c’est « L’Or des Incas » à la Pinacothèque (anciennement l’épicerie Fauchon), qui expose des couronnes, diadèmes, boucles d’oreilles, et cetera provenant des plus prestigieux musées péruviens.

    Au demeurant, Monsieur Sarkozy, n’a-t-il pas un joli projet, à l’instar de ses prédécesseurs, de créer un centre culturel, un musée ou une bibliothèque qui marquera son règne? Certes, votre président semble préoccupé par mijoter des législations parfois inintelligibles et n’aime pas déléguer, mais un petit musée Rolex dans une villa du XVIème arrondissement ou une exposition Ray-Ban dans une galerie huppée, Frédéric Mitterrand pourrait tout de même s’en charger ? Et je suis quasiment convaincu, que votre First Lady, en grattant quelques mélodies sur sa guitare, sera ravie de les inaugurer. 

     


  • Même lorsque Gandhi était devenu mondialement célèbre, il continuait à vivre dans un understatement complet : il ne portait qu’un simple dhotî, il ne buvait que du lait de chèvre et dormait toujours dans les bidonvilles. Forcément, garantir la sécurité de Gandhi, qui se mélangeait toujours avec les plus miséreux et ne voyageait qu’en wagons de troisième classe, était un véritable casse-tête. Un de ses gardes du corps remarqua légèrement énervé : « Gandhi n’a pas la moindre idée combien cela coûte pour qu’il puisse mener sa vie de pauvre. » 


  • Ingrédients (pour 6 personnes) : 1 ½ l de bouillon de volaille (cubes de poule-au-pot), 1 pincée de sucre, 1pincée de paprika, 200 gr de pain grillé, quelques branches de cerfeuil.

    Mouillez le sucre que vous aurez placé dans une casserole et faites-le caraméliser sur feu vif. Dès qu’il est coloré, versez dessus le bouillon et ajoutez le paprika. Hachez le cerfeuil et détaillez le pain grillé en petits dès. Mettez les dés de pain et le cerfeuil au fond de la soupière. Versez la soupe brûlante dessus et servez immédiatement. Ajoutez éventuellement un peu de porto dans le bouillon. 


  • Mon Petit Bréviaire du Snobisme a déjà été traduit dans plusieurs langues exotiques (sans omettre une version piratée en Serbe !), mais pas encore en Afrikaans. Je sais, vous avez gardé un sentiment acrimonieux des prestations honteuses de vos footballeurs dans ce joli pays, malgré leur hôtel à cinq étoiles au bord de l'Océan Indien, nonobstant jugé « indécent » par votre secrétaire d’état… 

    La politique de l’apartheid appartient désormais à l’Histoire, et c’est une bonne chose. Quant au snobisme, il n’a jamais fait de discrimination entre les variétés de carnations qui peuplent ce monde. Ainsi la cérémonie du thé, le Théâtre Nô, l’ikebana ou la consommation de certains bordelais, sont toujours le privilège des nobles et riches Japonais. Le faste des certains maharadjas indiens restera sans doute un des plus flamboyants de notre Histoire. Par ailleurs, actuellement, en Inde (accessoirement le pays qui compte le plus de végétariens), ses citoyens prospères aspirent de plus en plus, par snobisme, à devenir des consommateurs insatiables de viande, y compris celle de vaches sacrées ! Et en Chine ou à Taiwan, on s’en doute, grâce à notre consommation fulgurante de produits asiatiques, le nombre de snobs ne cesse d’accroître quotidiennement.

    Il y a des gens de couleur dont l’amour-propre et le snobisme sont indéniables. Mohamed Ali, Whitney Houston, Prince, Barack et Michèle Obama, Noami Campbell, Malcolm X, Bokassa I, Michael Jackson ; des présumées princesses nubiennes (que l’on croise par douzaine à Paris) aux « sapeurs » de Brazzaville ou de Barbès : tous nous prouvent que le snobisme, qu’il soit « bling-bling » ou « bang-bang » (voire panafricaniste), n’est pas uniquement réservé au type caucasien.  Quelques aspirants expérimentent même (parfois pathétiquement) une carnation plus claire, bien que le snobisme de la peau blanche, naguère un symbole d’appartenance noble, ait disparu depuis plus d’un siècle. Pour votre gouverne : jetez un œil sur le blog de ma chère collègue américaine Danielle Belton (www.Blacksnob.com). 

    Au demeurant, selon certaines sources, les Sénégalais et les Mozambicains seraient plus snobs que les Ivoiriens ou les Camerounais. Je suppose que c’est comme chez nous, où les Suédois snobent les Finlandais, les Espagnols les Portugais, les Flamands les Wallons, et cetera.

    Et en Afrique du Sud ? Souvenez-vous de Winnie Mandela (et ses gardes du corps peu recommandables) et son ex-mari (et ses amis « stars » tels les Spice Girls, Amy Winehouse, Robert de Niro, Elton John, Cherie Blair et Uma Thurman) : tout nous laisse croire que le snobisme s’apprend très vite ! Si, d’aventure, vous y envisagez un séjour au calme (maintenant que les fanatiques du foot ont quitté les lieux), n’oubliez pas d’effectuer un petit voyage dans le luxueux Train Bleu (entre Johannesburg et le Cap) et, si vous êtes un snob culinaire, de déguster un bifteck de crocodile ou une poignée de chenilles grillées. Le snob à vin, après avoir fait quelques fouilles dans une mine de diamant (ou après avoir chassé une horde d’antilopes), se rafraîchira avec un verre d’un « Estate » (au sommet des appellations sud-africaines) en bavardant avec le chef d’une tribu hottentote ou en lisant le petit résumé en Afrikaans de mon Bréviaire ci-après (par la linguiste/écrivain Zandra Bezuidenhout), afin de ne pas passer pour un vulgaire touriste. 

    Singulièrement vôtre,

    anton@snoblissime.com






    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires